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DEUX DE TROUVÉES.

bien venir dans cette saison, car il tenait à voir Milord avant de retourner en Angleterre.

— Pensez-vous rester quelque temps en Canada ?

— Mon père se propose de retourner en Angleterre avant l’hiver.

— Je crains que vous ne vous ennuyiez ici ; l’hiver ne sera pas gaie, si l’on en juge par les nouvelles qui arrivent aujourd’ui même de Montréal. On parle d’une assemblée révolutionnaire qui a eu lieu lundi, dans la paroisse St. Charles, sur la rivière Chambly.

— Voilà son Excellence, maman, dit Hermine en se penchant.

— M. de St. Luc ! dit Clarisse en laissant échapper un petit cri de surprise et pâlissant un peu.

Hermine, qui avait entendu le cri de surprise et remarqué le changement de couleur de Clarisse, prit la main de la jeune fille et lui demanda avec intérêt ce qu’elle avait.

— Rien, dit-elle, en se remettant, je ne m’attendais pas à le voir ici.

— Vous le connaissez donc ?

— Très-bien ; nous avons voyagé ensemble. Mais voilà Milord.

— Je n’ai pas voulu, Madame, laisser à d’autres le plaisir de vous présenter M. de St. Luc, un des bons amis de mon cousin, Sir Arthur, dit à Madame de St. Dizier Lord Gosford : comme j’espère avoir le plaisir de vous voir souvent avec vos jeunes filles, et que M. de St. Luc sera presque un des membres de la famille, je suis bien aise qu’il puisse faire ce soir votre connaissance, et, par votre entremise, celle des dames canadiennes que vous connaissez. Ma petite cousine est déjà son amie ; quant à Mademoiselle