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UNE DE PERDUE

riante, reprendra sa place snr le sofa auprès de Madame de Si. Dizier.

— Comment trouvez-vous ces couplets, Mademoiselle Gosford ? demanda M. de L… ; votre débiteur a bien racheté ses gages et paye généreusement ses dettes, n’est-ce pas ?

— Très bien, très bien ! répondit Clarisse, en s’efforçant de donner à sa voix une assurance qu’elle n’avait pas. La pauvre enfant se sentait, le cœur gros ; elle eut donné tout au monde pour qu’on ne l’eut pas interpellée. Mais avec cette force de volonté que possèdent si bien les femmes, elle dompta ses émotions, et reprit avec un accent de gaieté :

— Tirons les autres gages.

Hermine prononça la formule, en retirant un gage.

— C’est celui de ma sœur, dit-elle ; à quoi la condamnez-vous, M. de St. Luc ?

— Je laisse cela à Miss Gosford, dit-il, elle sait si bien s’en acquitter, qu’elle voudra bien ordonner pour moi.

— C’est juste, c’est juste ; reprit Mademoiselle H. de L…, qui, sans le vouloir, contrariait fort Clarisse. Celle-ci se prêta néanmoins de bonne grâce, et dit en riant ;

— Puisque M. de St. Luc désire si ardemment savoir à quoi s’en tenir sur les sentiments que lui inspire celle qui a si bien chanté ses vers, j’ordonne que celle à qui appartient le gage fasse un couplet, en réponse à ceux du poète amoureux.

— Oh ! mais, je ne sais pas faire de vers, moi, répondit Asile, en rougissant vivement.

— L’ordre est positif, s’écrièrent les jeunes filles ;