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UNE DE PERDUE

obligé de fuir de Montréal pour n’être point arrêté. Je suis arrivé ici ce matin, où j’ai rejoint plusieurs de mes amis de Montréal, impliqués comme moi, dans l’affaire des Fils de la Liberté où, Dieu merci, nous avons rossé le Doric Club d’importance.

« Nous pensons gagner les États-Unis ; le Dr. Nelson et quelques autres disent : “qu’ils n’ont point commis d’acte de trahison, qu’ils resteront, mais ne se laisseront point arrêter, parce qu’ils ne sont point coupables.” Si nous étions certains d’avoir un jury juste et consciencieux, nous n’hésiterions pas un instant à nous rendre ; mais avec l’animosité qui anime les autorités contre nous, il n’y a pas de justice à attendre. Ainsi il faut ou passer les lignes ou se battre, si l’on nous attaque. Si mes amis restent, je resterai ; sinon je partirai avec eux. Nous avons été obligés de nous cacher pendant trois jours avant de nous rendre ici.

« Vous comprendrez maintenant pourquoi je ne puis aller vous rejoindre à Québec, comme vous me le demandiez dans votre note du 15 courant, que j’ai reçue juste au moment où je partais de Montréal. Je viens de voir Meunier, qui doit partir cette après-midi pour Maska ; il me dit qu’il est sûr que Madame Rivan vit encore ; qu’elle a été vue à Montréal, il y a une couple de mois, prenant passage pour descendre à Sorel. Il croit qu’elle demeure en quelque part sur la rivière Chambly ou à Maska. J’ai examiné tous les noms inscrits sur les feuilles de route de bateaux qui vont à Sorel, et n’ai pu découvrir aucun nom qui correspondit au sien.

« Meunier dit qu’il est sûr que c’était elle, d’après ses renseignements. Dans tous les cas il est certaine-