Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
DEUX DE TROUVÉES.

portefeuille pour voir s’il ne manque rien ; j’ai compté mille piastres en billets de la banque de Montréal et cinq pièces d’or.

St. Luc regarda pour voir s’il ne manquait aucun papier, puis remit le portefeuille dans sa poche.

— Vous ne comptez pas l’argent ?

— Vous l’avez compté ; — ça suffit.

— Mais en quel endroit avais-je donc pu perdre ce portefeuille ?

— Vous l’avez laissé tomber chez cet habitant, où vous vous êtes arrêté cette nuit ; n’avez-vous pas remarqué le signe qu’échangèrent le père et le fils au moment où celui-ci sortit.

— Docteur, je vous suis très-reconnaissant. J’ai un service à vous demander : je suis venu pour vous prier de me donner un permis, qui puisse me mettre à l’abri de dangers d’arrestation ou de violences ; car à l’auberge, où je suis descendu, il était question de m’arrêter.

— Bien volontiers, vous n’avez rien à craindre. Le docteur prit un morceau de papier et écrivit : « Laissez passer le porteur, M. de St. Luc ; aidez-le au besoin. »

« N. »

Il prit ensuite un bouton de cuivre, dont la partie intérieure ôtait creuse, y fit couler un peu de cire rouge et y appliqua le cachet d’un anneau qu’il portait au doigt.

— Tenez, dit-il en présentant le papier et le bouton à St. Luc, quand le papier ne suffira pas, vous montrerez le bouton.