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DEUX DE TROUVÉES.

ordres. Vous n’avez qu’à m’attendre ici, je viendrai vous prendre. Vous pouvez compter sur moi.

En effet vers trois heures trois quarts, St. Luc vit arriver Siméon monté sur un vigoureux cheval de cavalerie, avec selle, bride, fontes et pistolets, tout au complet. Il portait en outre une boîte de bois, suspendue par une courroie, passée en bandoulière, et un paquet appuyé sur le pommeau de la selle.

— N’ayez pas peur de mon accoutrement, M. de St. Luc, je vais exécuter une commission à St. Hilaire.

St. Luc ne put s’empêcher de rire, mais ne fit aucune remarque ; il monta en selle et se mit en route avec son compagnon. Arrivés au camp qui était un peu plus haut que l’église, à une vingtaine d’arpents du village, ils trouvèrent que la route avait été barrée avec des troncs d’arbres. Il leur fallut faire un assez long détour pour trouver un passage, et continuer leur route. Siméon regardait de temps en temps St. Luc, qui n’avait pas dit une seule parole ni fait une seule remarque depuis leur départ, absorbé qu’il était dans des pensées qui étaient bien loin d’être celles que son compagnon lui attribuait, et dont il avait une forte démangeaison de l’entretenir. Siméon se décida enfin à commencer la conversation.

— Vous pensez à ces barricades ? n’est-ce pas, M. de St. Luc. Les Anglais seront reçus encore bien mieux ici, qu’ils ne l’ont été à St. Denis. Les habitants arrivent en foule.

— J’étais bien loin de penser à cela, M. Siméon.

— Mais à quoi pouvez-vous donc penser, si ce n’est pas indiscret. Me serait-il possible de vous rendre quelque service ; voyez-vous, comme huissier, on a