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DEUX DE TROUVÉES.

Le temps était clair, les étoiles brillaient au firmament, l’air était très-vif et très-piquant.

St. Luc suivit la rue McGili jusqu’à la rue Craig, tourna à gauche par le faubourg St. Antoine et fut bientôt arrivé à la rue de la Montagne.

Henriette entra dans une maison basse en bois, de pauvre apparence, qui se trouvait à quelques arpents du faubourg St. Antoine, à droite. Elles y resta quelques minutes seulement.

— Excusez-moi, M. de St. Luc, lui dit-elle, quand elle sortit, de vous avoir fait attendre. Il faut que j’aille de suite à la Côte des Neiges ; je crains de vous importuner.

— M’importuner ! mais vous ne voulez donc pas croire que mon plus grand bonheur est d’ètre avec vous, près de vous ; de vous parler, de vous servir…

— Eh bien ! l’interrompit-elle, suivons tout droit, c’est sur la montagne. La côte est raide et longue, votre cheval peut-il aller vite ?

— Je crois qu’il peut garder le même train toute la route, sans fléchir. Vous ne craignez pas d’aller vite ?

— Oh ! non ; pourvu que nous arrivions à temps.

Rendus à la Côte des Neiges, Henriette pria St. Luc de mettre son cheval à un trot modéré, parqu’elle ne connaissait pas la maison où devait se trouver la personne qu’elle cherchait, et à laquelle elle devait remettre une note qu’on venait de lui donner. Elle examinait chaque maison, et n’en voyait aucune qui répondit à la description qu’on lui avait faite. Ils traversèrent tout le village, revinrent au pas, et rien n’indiquait la maison qu’elle cherchait. Elle ne savait que faire, elle n’osait entrer dans aucune