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DEUX DE TROUVÉES.

L’engagé qui, en voyant que le revenant n’était qu’un homme dont la triste et piteuse mine, au lieu de l’émouvoir, lui inspirait une colère d’autant plus grande qu’il en avait eu plus peur, courut emplir le seau qu’il versa de nouveau sur la tête de M. Édouard en accompagnant cette action de coups de pieds sur les jambes et ailleurs. Le malheureux demandait toujours grâce.

— Qu’est-ce que tu faisais donc-là ?

— J’étais pris ; je voulais prendre les patriotes et ils m’ont pris.

— Quels patriotes ?

— D… et G… et C… qui étaient cachés dans ce grenier.

— Où sont-ils ?

— Partis !

— Par où ?

— Par cette porte-là, en bas de l’escalier.

— Eh bien ! sauves-toi par la même porte, et cours après eux.

Ils le poussèrent rudement au bas du petit escalier, et l’un d’eux descendit refermer la porte au verrou ; puis tous les trois s’en retournèrent à la maison.

Ce pauvre M. Edouard n’était pas encore à bout de ses tribulations.

Au moment où il était mis à la porte, les gens de police arrivèrent à la partie du clos de bois, d’où l’on pouvait apercevoir le tas de tonne qui cachait la porte par où sortait M. Édouard.

— En voilà un, dit tout bas un des hommes de police à celui qui était près de lui, faisant, en même temps, signe aux autres de se tenir sur leur garde.