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DEUX DE TROUVÉES.

Le glapissement fut répété par deux fois, sans paraître s’approcher davantage.

— C’est votre voiture qui revient, mais il y a deux personnes dans la voiture, voilà ce qu’il dit. Attendez, je vais sortir, reprit Barsalou, et voir ce que c’est. En attendant vous feriez mieux de passer tous les trois dans l’autre chambre.

Comme Barsalou sortait, la voiture arrivait dans la cour et un des volontaires qui étaient de garde à la barrière, en descendit et se dirigea droit à la maison, tandis que le jeune homme dit à l’oreille de Barsalou qui jetait une couverte sur le dos du cheval : « Il se doute de quelque chose et veut voir le maître de ce cheval. »

— Que lui as-tu dit ?

— Que je ne le connaissais pas.

— C’est bon ; vas mettre le ch’eval à l’écurie, frottes-le bien, donne-lui du foin, mais aie soin de ne pas le faire boire ; il a chaud.

— Ne craignez pas ; ça c’est la fière bête ! M. Joe.

— Dépêches-toi ; tu rentreras les robes, par la porte de derrière, et tu les mettras dans la chambre du fond.

En disant ces mots, il court à la maison, où il entre presqu’en même temps que le volontaire qu’il reconnaît à sa voix pour être un des commis marchands de la rivière du Chesne.

— Il fait bien noir ici, dit le volontaire, en s’approchant du poêle et jetant un coup d’œil méfiant dans la salle dont il cherchait à pénétrer l’obscurité.

— Vous êtes, M. P…, je crois ? lui dit Barsalou.

— Oui, et vous ?

— On m’appelle Joe !