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UNE DE PERDUE

— Joe qui ?

— Joe Ladéroute.

— Connais pas ; demeurez-vous ici ?

— Non, je suis de la rivière du Chesne ; je vais vendre du foin à Montréal.

— Savez-vous à qui appartient ce cheval qui vient d’arriver ?

— Oui, c’est à M. Dumont qui est à Montréal et qui m’a prié de le ramener demain à la rivière du Chesne.

— À M. Dumont ?

— Oui.

— Mais, ce n’était pas M. Dumont qui était dans la voiture ! quelle était cette dame ?

— C’était pourtant bien lui, continua Barsalou avec aplomb ; la dame je ne la connais pas.

— C’est curieux que je ne l’aie pas reconnue ! Etes-vous bien certain ?

— Sans doute, puisqu’il m’a parlé, et m’a demandé si je ramènerais son cheval, qu’il vient de me renvoyer. Mais dites-moi donc, d’où venez-vous, vous ? je croyais que vous demeuriez à la rivière du Chesne.

— Je demeure à Montréal maintenant, et suis engagé dans les volontaires. Mais dites-moi à votre tour, on dit qu’il y a du soulèvement à la rivière du Chesne et au grand Brûlé ?

— On l’a dit, mais je crois que c’est fini.

— Vous croyez ? mais on dit que le Dr. Chénier est à la tête d’un certain nombre de rebelles, et qu’ils ont formé un camp à la rivière du Chesne ?

— On avait parlé d’un camp, mais il n’y a personne dedans, du moins je n’en ai pas vu ; quant au