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DEUX DE TROUVÉES.

— Que faire ?

— Te remplacer ; c’est le chef qui m’envoie. Ton quart est fini. Tu peux descendre, il t’attend ; il vient d’arriver, il est à la cabane.

— Quelle sone ?

— Tu l’apprendras à la cabane ; et toi ?

— Je le dirai au chef ; tout va bien.

Un instant après, celui qui était descendu du sommet de la montagne arrivait à la cabane à sucre à la porte de laquelle se tenait un homme, en tuque bleue de laine, qui lui fit signe d’approcher, et tous les deux entrèrent. Il salua le docteur Chénier, et apercevant deux étrangers, qu’il ne connaissait pas, il se passa le pouce de la main gauche sur les lèvres, signifiant qu’il n’osait pas parler devant ces personnes.

— Parle, lui dit Chénier ; ce sont des chefs du Sud ; deux amis qui viennent nous aider. Quelle sone ?

— S. o. n. e, répondit-il, en prononçant chaque lettre séparément ; S pour le sud, O pour l’ouest, N pour le nord, E pour l’est ; c’est bien ! voici la sone : J’ai vu Barsalou qui venait à la cabane, parcequ’en sortant à la porte il a agité un tison ardent deux fois au-dessus de sa tête ; ce qui voulait dire qu’il était accompagné de deux personnes. C’était probablement ces deux chefs, continue-t-il, en leur faisant un léger salut de la tête. Peu d’instants après, j’ai vu cinq volontaires, avec leurs mousquets, les baïonnettes au bout, quitter le corps de garde et se diriger vers la maison que venait de quitter Barsalou, où ils sont entrés. Je ne les en ai pas vus sortir. Voilà pour S, sud.