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DEUX DE TROUVÉES.

Sambo n’était pas homme à se trouver en défaut. Il y avait toujours un homme en sentinelle sur l’arbre le plus élevé de l’île.

Depuis une semaine, tous les nègres brûlaient d’impatience d’aller attaquer les habitations. Tout était prêt, les armes, les provisions, les embarcations.

On n’attendait plus que le jour qui avait été fixé au quatre novembre.

Le trois, Sambo envoya quinze nègres, en éclaireurs, qui devaient s’approcher autant que possible des habitations avec stricte injonction de ne pas donner la moindre alarme.

Les nègres, que Sambo avait envoyés à la découverte, exécutèrent les ordres qu’ils avaient reçus. Ils visitèrent durant la nuit un grand nombre de cases de nègres, desquels ils apprirent que les blancs ne se doutaient pas de l’attaque. Après avoir parcouru la plupart des principales plantations, et avoir averti leurs complices de se tenir prêts pour le lendemain soir, ils s’en retournèrent au bayou bleu, où Sambo devait se rendre.

Tout allait à merveille pour les nègres, et une partie de la Louisiane fut sans doute tombée en leurs mains, si ces quinze émissaires de Sambo se fussent contentés d’exécuter ses ordres. Mais en s’en retournant ils passèrent auprès d’un magasin, où ils savaient qu’il y avait des armes. Ils l’enfoncèrent et en enlevèrent tout ce qui leur tomba sous la main, sans qu’ils eussent été aperçus. Une demi-lieue plus loin, ils défoncèrent encore un autre magasin et en enlevèrent les armes et autres choses ; mais cette fois ils furent découverts ; et quoiqu’ils eussent le temps de gagner les bois, l’alarme fut bientôt donnée. Ils