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DEUX DE TROUVÉES.

Sambo s’élança, avec quelques-uns des siens, sur le capitaine qui, accablé par le nombre, fut bientôt fait prisonnier.

— Mort aux blancs ! cria une voix.

— Mort au tyran ! cria Sambo, qui venait de reconnaître l’économe dans le premier prisonnier.

Saisissant une hache, il s’élança sur l’économe et d’un coup lui fendit le crâne. Puis se dirigeant vers le capitaine, brandissant au-dessus de sa tête sa hache toute fumante de sang, il hurla :

— Mort aux blancs I

Mais, par un de ces revirements presque incroyables, une dizaine de ses esclaves, qui l’avaient reconnu, et desquels il devait attendre le plus de cruauté et de vengeance, l’entourèrent pour le protéger contre la fureur de Sambo.

Le capitaine, qui avait conservé tout son sang-froid, profitant de cette disposition, offrit le pardon à tous ceux de ses esclaves qui se rangeraient de son côté. Mais sa voix fut étouffée par les hurlements de tous les autres nègres qui se précipitèrent, Sambo à leur tête, sur la faible troupe qui défendait le capitaine. Des torches avaient été promptement allumées et jetaient une vive lumière, ne considérant pas que leurs cris et leurs torches pouvaient donner l’alarme à l’habitation, sinon attirer sur eux toutes les forces de la côte.

Un autre que Sambo avait entendu les coups de fusil et le cri que lâcha le capitaine au moment de l’attaque ; et cet autre, auquel le capitaine ne pensait pas, accourait à son secours.

Cependant, Sambo n’eut pas de peine à se faire jour jusqu’au capitaine, et de la main gauche le sai-