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L'AME HUMAINE
I
Quel blasphème a souillé ma bouche ? Qu’ai-je dit ?
Parce que la Nature, en de calmes retraites,
Pensive et loin de nous poursuit ses fins secrètes,
L’effort libre m’est-il à jamais interdit ?
Ne fais-je qu’obéir à cette reine altière
Alors qu’en frémissant je triomphe de moi ?
Suis-je étreint par la loi, l’impitoyable loi,
Comme ce monde aveugle et morne, la matière ?
Ah ! que des millions de prêtres à genoux
Adorent, s’il leur plaît, la déesse aux longs voiles
Dont l’invisible sein épanche un lait d’étoiles…
Une libre puissance est apparue en nous.