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IV

Lorsque sans haleine et sans voix
Midi plane, ennemi des plus divins mensonges,
J’aime, pour y mener le troupeau de mes songes,
Le vert crépuscule des bois.

Des grappes de fleurs violettes
Chuchotent : « Près de nous, ami, viens reposer. »
L’air me caresse avec la douceur d’un baiser ;
Ah ! taisez-vous, chères fauvettes !

Dans le royaume du sommeil
J’entre au bourdonnement d’une abeille qui rôde ;
Mais je vois, à travers le s feuilles d’émeraude.
Filtrer des rayons de soleil.

Guidé par de beaux yeux candides,
Dans ma barque féerique aux agrès d’argent fin
Vers l’Amour je voudrais faire voile sans fin
Sur des rêves bleus et splendides.