Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/187

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Je sais bien que je rêve. Ah ! pauvre race humaine !
Sa lourde servitude engendre un doute amer.
Nul ne saurait prédire où le destin l’entraîne ;
Mais j’espère qu’un jour elle rompra sa chaîne
Aux acclamations du ciel et de la mer !

Que tu crieras vers nous, bon soleil qui nous aimes,
En baignant nos moissons d’un fleuve de clarté ;
Que l’air n’entendra plus de stériles blasphèmes ;
Que les êtres, joyeux, au plus profond d’eux-mêmes
Sentiront tressaillir le Christ ressuscité !

La guerre s’éteindra, si le jour qui m’enivre
Se lève et resplendit ailleurs que sous mon front ;
Et, si le merveilleux avenir nous délivre,
Sans s’arracher le pain de la bouche pour vivre,
D’un cœur tendre et viril les hommes s’aimeront.