Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/211

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moins elle la circonscrit et l’apaise. Il importe seulement, lorsque tant de choses restent douteuses, de ne pas nous épuiser en efforts pour étreindre ce qui nous dépasse, et de nous appliquer, au contraire, à pénétrer de plus en plus ce qui nous est accessible dans le divin.

S’il arrive à des hommes de bonne volonté, qui confessent toutes leurs ignorances, de trouver, du moins en partie, la solution de leurs doutes, je pense qu’ils la devront surtout à la pureté, à la noblesse, à l’intensité de leur vie intérieure. Peut-être une foi précise, rendant possible la communion d’âmes maintenant isolées, est-elle en germe dans certains esprits, sans qu’ils en aient conscience. Il en est, parmi ceux-là, qui appellent de leurs vœux un rajeunissement des anciennes croyances ou la formation de croyances nouvelles. D’autres n’entretiennent pas de telles espérances. Mais tous ceux dont je parle se regardent comme dépositaires d’un trésor sacré. Non moins que les fidèles de toutes les Églises, ils tiennent à ne point laisser perdre ou faiblir ce qu’il y eut de plus vital dans la foi des âges précédents : je veux dire la croyance à la suprême réalité du Bien, à la sainteté de la loi morale, au prix infini de l’âme humaine.