Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


L’ineffable cantique, à travers l’étendue,
Allait verser la joie aux Sphères immortelles ;
Tu souriais, amie, en tes songes perdue,
Et les purs Séraphins t’éventaient de leurs ailes.

Alors la Vérité s’épanchait comme un fleuve.
L’orgue enivré d’amour, d’extase et de prière
Disait les cœurs souffrants que tourmente i’épreuve
Et leur ascension dans la chaste lumière :

Les martyrs à genoux qui chantent leur supplice,
La pudique beauté des vierges de la terre,
Le poète élevant son cœur vers la justice
Et de Dieu pressenti bénissant le mystère.

Tandis qu’autour de toi les splendides phalanges
Étincelaient dans l’or virginal des armures,
Tu louais le terrible éclat des sept Archanges
Qui maîtrisent l’enfer aux ténébreux murmures.

Dans tes hymnes de feu, la divine Sagesse
Glorifiait l’Amour divin qui la féconde,
Et l’Être, ne pouvant contenir sa richesse,
En torrents de beauté s’épanchait sur le monde.