Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/227

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V

Parfois ma bien-aimée est comme l’alouette
Qui monte, le matin, de la plaine muette,
Et chante, aux sources d’or d’où s’épanche le jour,
Un chant de triomphe et d’amour.

J’oublie en t’écoutant la chaste Philomèle ;
Tu fais étinceler des diamants comme elle,
Et tu donnes une âme au silence des bois,
Que semble illuminer ta voix.

Mon amie est souvent un cygne plein de grâce
Dont le beau vol de neige émerveille l’espace,
Et qui dans le lac bleu vient goûter un sommeil
Bercé par l’onde et le soleil.

N’es-tu pas comme l’aigle aux ardentes prunelles
Qui, baignée en un flot de clartés éternelles,
Contemple impunément le triangle de feu ?
Tu palpites aux pieds de Dieu.