Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/42

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                                              Il ne dit rien de plus ;
Car, dans le même instant, une voix éclatante,
Terrible, mais si douce aux âmes dans l’attente,
Une céleste voix, une voix de splendeur,
Fit tressaillir l’Enfer jusqu’en sa profondeur.
Ses paroles étaient lentes et solennelles.
« Ouvrez-vous en silence, ô Portes éternelles,
Disait la voix d’en haut ; le Seigneur est clément.
O Portes, relevez la tête fièrement ;
Ouvrez-vous, et livrez passage au Roi de gloire. »
Le psaume de David nous revint en mémoire ;
Tous les cœurs palpitaient. Mais, ayant entendu
Ces paroles, Satan, comme un homme perdu
Qui, devant son malheur, s’obstine à n’y pas croire,
Mugit horriblement : « Quel est ce Roi de gloire ? »
Alors David lui-même, avec un fier accent,
Répondit à l’Impur : « C’est le Dieu tout-puissant,
Le Seigneur d’Israël, le Maître des royaumes,
Comme je l’ai chanté, moi, dans l’un de mes psaumes
Il commande aux Vertus innombrables ; le chœur
Des Séraphins l’exalte ; il est le Christ vainqueur,
Celui qu’on attendait dans l’ombre froide et noire ;
Il est le Roi de gloire, il est le Roi de gloire ! »