Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/70

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Encore les rochers laissent-ils par torrents
Jaillir l’eau qui vous désaltère.
Ah ! prosternez-vous contre terre !
Bénissez mon Seigneur pour des bienfaits si grands.

Il éleva les cieux sans colonnes visibles,
Clairs et polis, de plus en plus inaccessibles,
Et l’un dans l’autre enveloppés.
Le firmament a-t-il une seule fissure ?
Les astres marchent-ils sans ordre et sans mesure ?
Le soleil vous a-t-il trompés ?

L’Éternel Dieu prit soin de vous pétrir lui-même
Avec l’argile du potier.
Qu’il vous fît beaux et grands, et d’un visage altier !
Il n’est rien dans le monde entier
Qui porte mieux le sceau de l’Ouvrier suprême.

Dieu, lorsqu’Adam fut né, rassembla les Esprits
Formés depuis longtemps de feu pur sans fumée.
« Adorez-le ! » dit-il à cette immense armée.
Les anges, pleins de joie et doucement surpris,
Ayant admiré la stature
De la puissante créature,