Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/228

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étincelle d’éclats, quand brillent les tuiles vives des habitations. — Le printemps nous a visités et sa défiance me bouleverse. Des sentiments qui m’embellissent peut-être n’ai-je point traduit l’essentielle frénésie : cette possibilité m’émeut. Bien que mon exil et mon recueillement ne demeurent point sans une sûre séduction, j’en éprouve tout à coup l’ennui et l’amertume inaltérable. Ces vicissitudes, le pas de mon âme et mes mouvements purs, ai-je tout ressenti, tout traduit, au cours de ces jours de silence, de solide froid et de détresse !

Dès le retour du crépuscule, Clarisse allume la lampe claire. La ténèbre, soudain, sembla vitrifiée à l’étroite petite croisée close, et la chambre éblouie s’embrasa.

Semblable à une somptueuse rose rouge la lampe brille, fleurissant le mur. Clarisse, de qui l’âme est légère, va et puis vient, futée et fine. Cette bonne joie apaise ma fièvre. Mon amie me conte ses achats, ses songeries du jour, la fraîche allégresse. Son jeune visage m’illumine. Quoique je ne prenne aucun intérêt à de si futiles conjonctures, je dissimule mon impatience et elle croit à mon attention. Cette simagrée la persuade ; elle quête une approbation que je lui accorde avec mille sourires.

Cependant, l’ennui et la peine dont mon cœur était défaillant, ah ! comme j’en souffris cruellement à cette minute du crépuscule. J’ai beau récupérer les étapes parcourues, et tant de pures méditations dans lesquelles je me confessai, ma félicité périclite et je frissonne, en vérité