Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/274

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rêveries. Ainsi cette entreprise me plut. Je lui crus de la décence. Je me suis donc recueilli. Et bientôt, je cherchai une femme qui me convînt.

D’ailleurs, par la suite, il serait possible que le vulgaire public persistât à prétendre qu’il ne faut point mêler les tendresses aux sentences, ni exposer à ses regards les plus chimériques paradis près de paysages naturels. Pour moi je ne me soucie guère de cet avis. Ces confidences me confessent.

Malgré les nombreux péchés spirituels qui souillent, je l’avoue, cet ouvrage, la plupart des gens le mésestimeront pour des raisons bien différentes de celles qu’autoriseraient les tares dont il est plein. Ainsi, j’y répète à l’excès deux ou trois notions qui me sont très chères et je conçois qu’on s’en puisse offenser, car mon insistance là-dessus dénonce suffisamment le mépris en lequel je tiens l’esprit public, et la peur que j’ai de n’être point compris ne m’excusera peut-être jamais de la montrer sans modestie et d’aussi indécente façon. Que l’on m’en fasse un grief, j’en reconnaîtrai la justice.

Évidemment, de sages critiques ne manqueront point — comme on m’en avertit déjà — de me charger un peu sur mes métamorphoses, dans la langue que j’emploie encore afin de raconter ma joie et mes rancœurs. Quelques-uns demeurent persuadés que je tâtonne. Puissent-ils donc apprendre, aa contraire, combien j’ai de difficultés à modifier continuellement mes procédés. Car rien ne m’occupe davantage.

Quand je débutai dans les Lettres, — aux environs de 1893 — âgé à peine de 16 ans — je publiai les premiers