Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Ah ! comme me passionne Madame de La Tour et, Tose de pudeur, Virginie qni peut-être était appelée Angèle, Marianne, Marie ou Antoinette ! Car mieux que les poèmes j’aime les choses qu’ils célèbrent ; j’adore les hautes forêts, les moutons, le vin, le pain écailleux et les pâturages, les puits et les rocs, l’œillet, le berger, la gardeuse de porcs qui m’ont inspiré, qui ont inspiré quelque impétueuse, tendre et extasiante hymne !

- Ce qui pourtant nous enfiévra, — dans Virginie, sa mort, ses rustiques funérailles, — c’est moins la perte ,de tant de grâces dont elle se pare, que la Mort soudaine apparue en elle.

Le soir d’ombre orageuse, si sombre, où elle mourut, le pire rustre a senti I’éden des feuilles flétri. C’est qu’entre elle et l’île rocailleuse où elle va retrouver Paul, Madame de I-a Tour, les chères fleurs, d’écarlates rosiers et tout l’humble amour bucolique du bourg, nous pressentons que la Mort s’est jetée. Elle se tient -debout, monstrueuse ; elle regarde la joie réciproque apparaître au-dessus de l’un et de l’autre enfants. Ensuite elle marche, voici qu’elle secoue à la porte ! Elle éveille les buis verts et les oiseaux du bois. Elle se lève vers la nuit, elle saisit le bonheur.

Dans ce temps, la Mort toujours est présente. Nous -sentons le souffle aigu et qui glace. Puissamment, très-saille la forêt. Et pourquoi les flots se heurtent-ils, chocs d’écumes sculptées, bondissantes ? 11 faudrait du sang à la pointe de l’herbe, quelque anxiété dans le