Page:Bouilhet - Œuvres, 1880.djvu/102

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Quand vient le soir, et que les fleurs sont closes,
Du ver luisant je m’éclaire en chemin,
Et vais frapper à la porte des roses,
Pour m’endormir dans mon lit de satin.

L’hiver, je tremble, et mes fleurs sont flétries,
Sur l’arbre nu pendent les blancs frimas ;
Près de la vitre aux froides broderies,
Des blonds enfants j’écoute les ébats…
Mais si, parfois, je peux franchir les grilles,
Au feu qui danse, ouvrant mes doigts gelés,
Je me blottis au sein des jeunes filles,
Ou je me berce à leurs cheveux bouclés.


Les Raisins


 

Dans la vigne, au mur étalée,
La lune glisse lentement,
Et, sous la feuille dentelée,
Caresse le raisin dormant.

Tout à coup la grappe en alerte
S’éveille et croit le jour venu ;