Page:Bouilhet - Œuvres, 1880.djvu/114

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N’en parlons plus, — joyeux martyr,
Vous bénissez votre aventure, —
Et la muse a fait, pour sortir,
Éclater la magistrature !

Elle va, par vaux et par monts,
Ouvrir son aile plus valide ;
Du poète que nous aimons
La robe était la chrysalide ;

Et vous quittez ce tribunal
Où votre âme fut prisonnière,
Gai, comme un enfant matinal,
Qui fait l’école buissonnière.

Les dieux velus, les dieux malins,
Aux forêts ont chanté victoire,
Voyant par-dessus les moulins,
Voler la toque du prétoire.

L’un du gros code s’est muni,
L’autre est l’huissier qui dit : « Silence ! »
Et les oiseaux ont fait leur nid
Aux deux plateaux de la balance.

N’en parlons plus, c’est pour le mieux,
Puisque la loi que je déplore,
Des morceaux d’un juge trop vieux,
Fait un poète jeune encore.