Page:Bouilhet - Œuvres, 1880.djvu/92

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Par le vaste firmament,
Elle fauche, à perdre haleine,
Les épis de diamant
Qui se couchent sur la plaine.

Mais le temps la presse fort,
La besogne est malaisée,
Et, sur la terre qui dort,
Sa sueur tombe en rosée ;

Dans son grand sac tout gonflé,
Elle emporte les javelles
Qui, comme des grains de blé,
Vont semant leurs étincelles ;

Puis, quand revient le jour bleu,
Elle court, traînant ses voiles,
Dans les greniers du bon Dieu
Tasser ses gerbes d’étoiles.