Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu/123

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Quand le vieil Amphion, la cithare à la main,
Bâtissait les remparts de la ville thébaine ;
Quand le bon Josué, soufflant à perdre haleine,
Ébranlait Jéricho de sa trompe d’airain ;

Certe ils avaient tous deux le rhythme souverain,
Bien qu’un effet contraire ait couronné leur peine ;
Et tous deux ont touché, poëte et capitaine,
À des buts différents, par le même chemin.

Amphion ! Josué ! Musiciens antiques !
Le temps n’a pas brisé vos instruments magiques,
Prévoyant qu’après vous d’autres s’en serviraient.