Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu/131

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Ils diront, mesurant la profondeur de l’onde
Et l’horizon bleuâtre où la vague se perd :
« Quel est ce fleuve étrange, épandu sur le monde,
Pur comme le cristal et grand comme la mer ?

Sans doute, il vient des monts avec un bruit immense ;
Il tombe des sommets où l’aigle fait son nid ;
Ou du fond des déserts il s’allonge en silence,
Comme un serpent d’azur sur le sable jauni ! »

Ni des monts escarpés ! ni du désert aride !
Passez votre chemin, voyageurs curieux ;
La source du grand fleuve est cette perle humide
Que j’ai bue au départ, en baisant ses beaux yeux !