Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu/209

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Qui dormait là, depuis un an, tout à côté,
Dans l’enclos qui verdoie, avec ceux du village.
Or, vers le bout du chœur moins effondré par l’âge,
Comme un radeau survit au vaisseau naufragé,
Quelques planches aidant, on avait ménagé
Un coin d’asile au culte, une chapelle, un bouge.
Trois femmes en haillons, sur le vieux seuil qui bouge,
Avec un mendiant hâve et défiguré,
Le rosaire à la main, attendaient le curé ;
Et rêveur, à pas lents, pris de pitié sincère,
J’entrai. J’étais venu pour cet anniversaire.


II

Près du catafalque en drap noir
Jauni par des lueurs de cierge,
Un vieux bedeau me fit asseoir,
Un vieux bedeau vêtu de serge ;

Et vers l’autel tout crevassé,
Entre deux drôles en galoches,
Le prêtre, œil cave et front glacé,
Se hâtait, au bruit faux des cloch