Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu/256

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Vous daignerez un peu plus tard,
Dans un carrosse en miniature,
Honorer d’un vague regard
Cet hommage de la nature.

Vous encouragerez un peu,
Comme il sied aux rois débonnaires,
Les oiseaux qui sont en tout lieu
Vos musiciens ordinaires.

Vous connaîtrez les champs, les fleurs,
Les grands flots qu’un souffle balance,
Et la pelouse aux cent couleurs,
Molle aux pieds de votre excellence ;

Puis le ciel, admirable à voir,
Pavillon que Dieu vous décore
De taffetas bleu jusqu’au soir,
De velours brun jusqu’à l’aurore.

Un mot pourtant de l’avenir :
Tout vous flatte, ô maître du monde !
Toutes les mains, pour vous bénir,
Caressent votre tête blonde.