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MELÆNIS


Mirax avait raison : Paulus vécut sans crainte,
Comme un songe mauvais, le passé s’envola.
Une fois, à Suburre, il revit Staphyla,
Mais, pour conter la chose, il employa la feinte,
Après les premiers cris, la vieille fut contrainte
De le trouver fort beau sous ce costume-là.

Je ne vous dirai pas ses amis de l’école,
Stratophanès le Grec, Glaphyre le Germain,
Hégon, qui vint un jour du pays de la Gaule,
Et sait vider d’un trait une amphore de vin,
Ni le nègre Labrax dont la matrone est folle,
Et qui tourne, au combat, deux glaives dans sa main !

Bien qu’il les aimât tous, il préférait encore
Mirax, son vieil ami, plus grave et sérieux ;
Souvent, après la lutte, on les voyait tous deux