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TEMPS MODERNES. 309

Ap. J.-C.

Continuation de la guerre du Mexique ; prise de Puebla par le général Forey après un siège de 2 mois (18 mars-18 mai). — Entrée de l’armée française à Mexico (10 juin). — Le président Juarêz transporte le siège de son gouvernement à San-Luis de Potosi. — Nommé maréchal de France le 2 juillet, le général Forey quitte Mexico le 4 octobre, laissant au général Bazaine le commandement du corps expéditionnaire.

Mort d’Alfred de Vigny, d’Eugène Delacroix ; publication de la Vie de Jésus de M. Renan.

En Italie, le ministre des finances Minghetti émet, par l’entremise de la maison Rothschild, un emprunt de 700 millions.

En Espagne, chute du cabinet présidé par le général O’Donnell, qui exerçait le pouvoir depuis 5 ans ; ministère du marquis de Miraflores (2 mars 1863-17 janv. 1864).

Mariage du prince de Galles avec la princesse Alexandra, fille aînée du roi de Danemark (10 mars). — M. Gladstone présente un budget, où, après d’importantes réductions, les recettes et les dépenses étaient fixées ainsi qu’il suit : recettes, 1 704 275 000 fr. ; dépenses, 1 692 625 000 fr. (16 avril). — Abandon du protectorat des îles Ioniennes par la Grande-Bretagne. — Démêlés avec le Brésil ; rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. — Saisie de V Alexandra et d’autres navires construits pour le compte des confédérés. — Négociations sans résultat relatives à la Pologne. — Conduite incertaine et contradictoire du cabinet anglais dans la question danoise.

Mort du romancier anglais William Thackeray.

— Mort du célèbre voyageur, le capitaine Speke, tué par un accident de chasse dansles environs de Bath (15 sept.) ; il avait accompli à la fin de mars de l’année précédente son dernier voyage, au lac Nyanza, où l’on pense que le Nil prend sa source.

En Danemark, le cabinet de Copenhague persiste dans sa ligne de conduite qui consistait à donner au Holstein toutes les libertés, en l’éloignant le plus possible de la monarchie, et à resserrer au contraire les liens que les engagements de 1851-52 laissaient subsister entre le Danemark propre et le Slesvig. — Ordonnance du 30 mars, concernant le Holstein ; vives protestations de la diète de Francfort. — Mort du roi Frédéric VII (15 nov.) ; avec lui s’éteint la lignée masculine de la branche aînée (royale) de la maison de Holstein. Avènement de Christian IX, duc de Glùcksbourg, qui monte sur le trône en vertu du protocole de Londres, en date du 8 mai 1852 et en vertu de la loi de succession danoise du 31 juillet 1853. — Protestation du prince Frédéric d’Augustenbourg, malgré la renonciation formelle de son père, faite en son nom et au nom de ses enfants, moyennant une somme d’argent. Il sera appuyé par la diète germanique qui prétendait que le traité de Londres en date du 8 mai 1852, traité assurant au prince régnant toute la monarchie danoise, dont on avait voulu ainsi maintenir l’intégrité, n’était pas valable pour elle parce qu’elle n’avait pas donné son consentement formel. Quant aux cabinets de Vienne et de Berlin, reniant maintenant la signature qu’ils avaient donnée alors, ils devaient momentanément appuyer le prétendant. — Christian IX sanctionne, le 10 novembre, une loi qui avait été adoptée le 13 du même mois par le rigsraad danois et qui avait pour objet de rapprocher le Slesvig du royaume. — Cette mesure augmente l’irritation des provinces allemandes ; la diète de Francfort décrète l’exécution fédérale dans le Holstein (7 déc). — Le roi de Danemark, cédant aux exhortations du général Fleury (France), de lord


Ap. J.-C.


Wodehouse (Angleterre) et cre M. Ewers (Russiej, retire l’ordonnance du 30 mars, concernant le Holstein et le Lauenbourg, mais cette concession tardive ne peut arrêter l’exécution des résolutions votées par la diète ; le 21 décembre, l’armée combinée des Saxons et des Hanovriens occupe tout le territoire du Holstein évacué par les Danois. — Le ministère Danois présidé par M. Hall et qui représentait le parti national de l’Eyder se retire ; avènement du cabinet Monrad. — Tandis que las Holsteinois, favorisés par la connivence des commissaires de Saxe et de Hanovre, proclamaient le duc d’Augustenbourg prétendant à la couronne de Slesvig-Holstein, la Prusse et l’Autriche présentaient à la diète de Francfort, le 27 déc, une motion tendant à l’occupation du Slesvig, si le Danemark ne retirait pas la constitution du 18 novembre, ce qui outre-passait évidemment les droits de la diète, qui ne pouvait prétendre à s’immiscer dans l’administration d’un pays complètement étranger à la confédération germanique, sans violer les principes les plus élémentaires du droit public.

L’esclavage est aboli aux colonies occidentales des Pays-Bas, le 1er  juillet. (L’émancipation avait été accomplie aux Indes orientales depuis quelques années.)

L’empereur d’Autriche, François-Joseph, convoque à Francfort un congrès des princes allemands (16 août) ; le roi de Prusse refuse d’y prendre part : ce congrès, du reste, où François-Joseph essaye d’obtenir la garantie par l’Allemagne de toutes les provinces de son empire, est sans résultat. — Efforts de la Saxe et du baron de Beust pour former une troisième Allemagne en dehors de la Prusse et de l’Autriche.

En Prusse, continuation de la lutte entre la 2e Chambre et le ministère, présidé par M. de Bismark. — Ordonnance du 1er  juin restreignant les libertés de la presse. — Surexcitation de l’opinion. — Ordonnance royale du 4 septembre qui prononce la dissolution de la chambre des députés, ouverture de la session ; la nouvelle Chambre était en très-grande majorité composée d’éléments hostiles au ministère.

La loi du recrutement appliquée à Varsovie avec une rigueur et un arbitraire révoltants provoque contre la Russie une insurrection qui s’étendra bientôt à toutes les provinces polonaises ( — 22 janv.). — Convention militaire du 8 lévrier conclue entre la Prusse et la Russie contre la Pologne. — Représentations faites par la France, l’Angleterre et l’Autriche à la Russie, dans des notes distinctes, pour l’engager à replacer la Pologne dans les conditions d’une paix durable (avril). — Nouvelles notes adressées par les trois puissances la Russie, notes se résumant dans un programme composé des six points suivants : 1° amnistie complète et générale ; 2° représentation nationale avec des pouvoirs semblables à ceux qui sont déterminés par la constitution des 15-27 novembre 1815 ; 3° nomination de Polonais aux fonctions publiques, de manière à former une administration distincte, nationale et inspirant de la confiance au pays ; 4° liberté de conscience pleine et entière ; 5° usage exclusif de la langue polonaise comme langue officielle de l’administration, de la justice et de l’enseignement ; 6° établissement d’un système de recrutement régulier et légal (17 juin). — Réponses hautaines et évasives du prince Gortschakof. — Troisièmes notes adressées par les trois puissances à la Russie (avril) ; refus hautain de la Russie d’accepter l’intervention européenne dans l’affaire de Pologne (26 août et 7 sept.). — Les Polonais succombent après une lutte héroïque de plusieurs mois, dans laquelle se distingue surtout Marian Langiewicz, qui, pro-