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782 ÉLÉMENTS DE L’ART HÉRALDIQUE.


Saint-Lô. De gueules à une licorne rampante d'argent ; au franc canton d'azur chargé d'une N d'or surmontée d'une étoile de même.

Strasbourg. D'azur à une Notre-Dame de carnation vêtue d'argent, sur un trône d'or et sous un pavillon de même, tenant de la main dextre un sceptre d'or et sur le bras senestre l'enfant Jésus de carnation ; en pointe, écusson d'argent à une bande de gueules.

Tarbes. Écartelé d'or et de gueules.

Toulouse. De gueules à un agneau pascal d'argent, la tête contournée, appuyé sur une croix cléchée, vidée et pommetée d'or, soutenue d'une vergette de même ; à dextre, le portail de l'église SaintSernin d'argent, et à senestre, un château sommé de 3 tours aussi d'argent ; au chef d'azur semé de fleurs de lis d'or.

Tours. De sable à 3 tours d'argent, maçonnées, ouvertes, ajourées du champ et girouettées de gueules.

Troyes. D'azur à la bande d'argent accompagnée de 2 doubles cotices potencées et contre-potencées d'or.

Tulle. De gueules à 3 rocs d'échiquier d'or, 2 et 1 ; au chef d'azur chargé de 3 fleurs de lis d'or.

Valence. De gueules à la croix d'argent chargée en cœur d'une tour d'azur.

Vannes. De gueules à une hermine d'argent, colletée d'hermine et sommée d'une couronne ducale d'or.

Versailles. D'azur à 3 fleurs de lis d'or, 2 et 1 ; au chef d'argent chargé d'un coq éployé, crête de gueules, naissant au naturel.

Vesoul. Coupé : au 1, d'azur semé de billettes d'or, chargé d'un lion issant de même ; au 2, de gueules au croissant montant d'argent.

Alger. Coupé : au 1, à l'aigle de l'empire français ; au 2, de sinople au croissant montant d'or) accompagné de 3 étoiles de même.

Armoiries de patronage et de concession. Les armoiries de patronage sont empruntées à celles d'un supérieur dont on se reconnaît l'obligé ; elles se placent dans la partie la plus honorable de l'éeu pour marquer la dépendance envers ce supérieur. C'est dans les États de l'Église que ce genre d'armoiries a été le plus répandu ; on attribue l'introduction des quartiers de patronage à des cardinaux neveux de papes. On doit ranger dans cette catégorie les armoiries des 40 villes de France qui reçurent, sous la Restauration, le titre de bonnes villes, avec la permission d'ajouter à leur blason un chef de France, pour marquer leur obéissance et leur fidélité au roi ; les provinces, les fiefs de la couronne portaient aussi le chef de France. Les armoiries de concession sont celles que concède le souverain en récompense de belles actions, de services rendus au pays ou de dévouement au chef de l'État. On les ajoute au blason de famille, soit en parti, soit en écartelé, soit sur le tout, ou bien encore dans un écusson séparé.

Armoiries des corporations. Ce sont celles des corporations laïques et ecclésiastiques, des universités, des académies et des collèges ; elles sont fort nombreuses ; nous nous contenterons d'en donner ici quelques exemples.

La communauté des consuls de la ville de Paris


avait pour armes : d'argent à un navire voilé de sable, voguant sur une mer d'argent, soutenu par une foi et surmonté de l'écusson de France, couronné d'or ; l'Université de Paris, la fille aînée des rois de France, selon le titre qui lui l'ut donné par Charles VI, portait d'azur à 3 fleurs de lis d'or, qui est de France ancien, à un dextrochère tenant un livre ouvert et naissant d'une nuée mouvante du chef, le tout d'argent ; la corporation des libraires de la même ville écartelait ses armoiries de celles de l'Université et de celles de la ville, avec le chef de France ancien, celle des peintres portait : d'azur à 3écussonsd'argentetunefleur de lis d'orenabyme ; celle des orfèvres avait pour armes : de gueules à une croix d'or engrelée, cantonnée au 1 et 4, d'un ciboire : au 2 et 3, d'une couronne antique, le tout de même ; au chef de France ancien : V Académie française avait pour armoiries : de France, et en chef" un soleil d'or ; et pour devise ; A l'immortalité ; Y Académie des inscriptions et belles-lettres portait aussi de France à un médaillon représentant le buste du roi en abyrne.

Les chevaliers et grands maîtres de la plupart des ordres de chevalerie ajoutaient à leurs armes celles de leur ordre ; les grands maîtres de Malte, du Temple, de l'ordre Teutonique en écartelaient leurs armes ; les chevaliers de ces trois ordres et ceux de Saint-Étienne les placent en chef et posent leur écu sur la croix de l'ordre, entourée d'un chapelet. Dans les autres ordres, les membres posent seulement leur écu sur la croix de l'ordre sans rien changer à leur blason. Les ordres religieux et militaires, les abbayes, les églises avaient leurs armoiries particulières ; les religieux de la Merci portaient sur la poitrine le blason de leur ordre.

Les confréries, telles que celles de l'arc et de l'arquebuse, les corps de métiers ou corporations, avaient des armoiries qu'elles portaient peintes sur une bannière les jours de solennités.

Noblesse de l'Empire. Napoléon I e1 ' en créant des nobles, se réserva le droit de leur donner des armoiries. On suivit, dans ces concessions, les règles du code héraldique ancien ; les quelques exceptions qui avaient été admises ont disparu depuis, soit pai l'usage, soit par l'ordonnance de Louis XVIII. On peut ajouter les détails suivants à ceux que nous avons donnés précédemment (p. 775) au sujet des toques et lambrequins de l'époque impériale. Le blason des princes grands dignitaires avait un chef d'azur semé d'abeilles d'or ; il était entouré d'un manteau d'azur semé de même, doublé d'hermine et sommé d'un bonnet d'honneur de forme électorale ; les ducs avaient un chef de gueules semé d'étoiles d'argent et un manteau doublé de vair ; les comtes sénateurs, un franc quartier à dextre d'azur, à un miroir d'or en pal, où se mirait un serpent tortillé d'argent ; les comtes militaires, un franc quartier à dextre d'azur, à l'épée haute en pal d'argent, montée d'or ; les comtes archevêques, un franc quartier à dextre d'azur, à une croix pattée d'or ; les barons militaires, un franc quartier à senestre de gueules, à l'épée haute en pal d'argent ; les barons évêques, un franc quartier à senestre de gueules, à la croix alaisée d'or ; les chevaliers, un pal de gueules chargé de la croix de la Légion d'honneur.

Les anoblissements faits depuis le premier Empire comportent aussi concession d'armoiries soumises aux lois héraldiques et judiciaires.


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