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GÉOGRAPHIE ANCIENNE. — N° 21. L’empire romain sous Auguste. 845


puissance renfermée dans le proconsulat qui lui donnait en outre le pouvoir censorial. Lorsqu’on étudie le texte de cette loi, on peut croire qu’elle seule eût suffi à donner la puissance absolue ; aussi l’adoption et la conservation par les empereurs des magistratures républicaines représentent-elles une concession faite au passé, et qui donna à l’empire l’apparence d’une monarchie démocratique et à l’empereur le caractère d’un magistrat du peuple.

Quant au titre d’imperator, qui ne résulta jamais dans aucun temps de l’imperium, il était donné, à titre de récompense, sous la république, seulement au général qui avait remporté une victoire. Ce titre fit partie, sous l’empire, des noms mêmes des souverains etil occupa la place d’un prénom ; mais il conserva également son ancienne acception et fut renouvelé à chaque victoire de l’empereur ou de ses lieutenants. Les renouvellements de ce titre, figurés par des chiffres sur les monuments sont, dits salutations impériales.


Magistratures : hiérarchie administrative. — De récents travaux permettent de reconstruire l’ordre administratif de l’empire romain, c’est-à-dire la hiérarchie des magistratures et -des fonctions publiques auxquelles elles donnaient accès. On possède aujourd’hui le cursus honorum d’un grand nombre de personnages, et l’on peut rétablir, en quelque sorte, à l’aide de leurs états de service, l’ordre fixe du tableau administratif, militaire, financier et judiciaire. Or ces services publics ne formaient pas à Rome, comme chez nous, des carrières différentes : le même citoyen pouvait être tour à tour militaire, prêtre, juge et administrateur civil. Il y avait cependant, sous l’empire, deux carrières distinctes et parallèles ayant leur ordre d’avancement séparé et n’empiétant que par exception l’une sur l’autre : c’étaient la carrière sénatoriale et la carrière équestre. Les sacerdoces n’avaient point de place fixe dans la hiérarchie.


1° TABLEAU HIÉRARCHIQUE DES MAGISTRATURES ET DES FONCTIONS SÉNATORIALES SOUS L’EMPIRE.


magistratures. fonctions auxquelles les magistratures donnaient accès.
Vigintivirat

(18 ans d’âge au moins).

Les fonctions des vigintivirs se décomposaient ainsi :

Triumviri monetales, auro, argento, aère flando feriundo (IIIVIRI-MON-A-AA-F.F). 3

Triumviri capitales. 3

Quatuorviri viarum (Urbis) curandarum. 4

Decemviri stilitibus judicandis (XVIRLSTL.IVD), assesseurs du préteur. 10

20
Tribunus (laticlavus) militum legionis, commandant 2 cohortes de la légion, qui en comprenait 10.

Sevir equitum romanorum, qui commandait une lurme de chevaliers romains le jour de la procession annuelle commémorative de la vict. du lac Régille.

Præfectus Urbi Feriarum latinarum, qui administrait la Ville, en l’absence des consuls, le jour de la procession des Féeries latines au temple de Jupiter Latial, sur le mont Albain.


Questure

(25 ans d’âge au moins).


20 questeurs divisés ainsi :

1 Quæstor urbanus, intendant du trésor public.

6 Quæstores candidali, désignés par l’empereur et chargés de porter les messages au sénat (messagers d’État).

13 Quæstores provinciales, envoyés avec les fonctions judiciaires et financières dans une province sénatoriale prétorienne, c.-à-d. administrée par un ancien préteur. Ces questeurs portaient le titre de quæstor pro prætore prov. (Q-PRPRAET-PROV).

1° (On exerçait souvent la charge de Quœstor pro prœtore d’une province sénatoriale après l’exercice de la questure à Rome, c’était alors une fonction résultant de la magistrature ; — charge annuelle).

Legatus pro prœtore provinciæ, légat pro-préteur d’une province sénatoriale consulaire, c’est-à-dire lieutenant (pouvant exercer les fonctions judiciaires) du proconsul dans une province du sénat, administrée par un ancien consul. (Il n’y en avait que 2 : la prov. d’Asie et la prov. d’Afrique. Voy. plus bas le tableau des provinces ; — charge annuelle.)


La questure donnait l’entrée au sénat de droit.

Tribunat

14 tribuns.


Édilité

6 édiles

C’étaient deux magistratures sénatoriales sous l’empire, et de même degré. Il n’était donc pas nécessaire de les exercer successivement pour arriver à la (magistrature supérieure. Leurs fonctions étaient peu importantes et consistaient en services de surveillance dans l’intérieur de Rome.