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ARBUTHNOT (Jean), savant médecin et homme de lettres, né en 1670 à Arbuthnot, près de Montrose en Écosse, mort en 1735, vint de bonne heure à Londres, fut nommé médecin de la reine Anne, se lia avec les beaux-esprits de son temps, particulièrement avec Swift et Pope, et brilla parmi eux au premier rang. Il a laissé beaucoup d'ouvrages, soit scientifiques, soit d'agrément, qui lui ont fait une grande réputation. On distingue, parmi les premiers, son Essai sur l'utilité des mathématiques, 1700; ses Tables des monnaies, poids et mesures des anciens, 1705 et 1727 (trad. en latin par Kœnig, Utrecht, 1756), et son Essai sur les aliments, 1732 (traduit en français, 1841); parmi les seconds, les Mémoires de Martinus Scriblerus, espèce de satire faite en commun avec Pope contre le mauvais goût de l'époque; le Procès sans fin, ou Histoire de John Bull (c.-à-d. du peuple anglais), plaisante satire qui parut sous le nom de Swift et qui fut traduite en français par l'abbé Velly, 1753; l’Art de mentir en politique, etc. On a publié à Glascow, en 1751, ses Miscellaneous works.

ARC, nom commun à deux petites rivières de France : l'une prend sa source en Savoie et se jette dans l'Isère à 8 kil. N. O. d'Aiguebelle, après un cours de 115 k.; l'autre naît aux environs de Trets (B.-du-Rhône), passe à un kil. d'Aix et se jette dans l'étang de Berre, après un cours de 50 kil.

ARC-EN-BARROIS, ch.-l. de cant. (H.-Marne), sur l'Aujon, à 20 kil. S. O. de Chaumont; 1101 hab.

ARCACHON, vge du dép. de la Gironde, sur le bord S. du bassin qui prend son nom, à 56 k. O. S. O. de Bordeaux et à 4 k. N. de la Teste. Chemin de fer; bains de mer; villas d'hiver recommandées aux poitrines faibles à cause de la douceur du climat et des exhalaisons résineuses que répandent les forêts de pins. — Le bassin d'A., formé par le golfe de Gascogne, a env. 70 k. de tour. Séparé de la mer par une seule passe fort étroite, il offre un bon port de refuge. Pêche, parcs d'huîtres.

ARCADES (Acad. des). V. ACADÉMIE et CRESCIMBENI.

ARCADIA, Cyparissa, petit port de Morée, à 70 k. S. O. de Tripolitza, sur un golfe de même nom; env. 4000 h. Siége d'un évêque métropolitain.

ARCADIE, Arcadia, une des anc. divisions du Péloponèse, au centre de la presqu'île. Elle comprenait une quinzaine de petites communes ou républiques : Phénée, Cynèthe, Psophis, Telphusse, Hérée, Aliphères, Phigalie, Orchomène, Mantinée, Tégée, Cliter, Caphyes. Pendant longtemps l'Arcadie n'eut pas de gouvernement central; plus tard, on comprit l'utilité d'un centre, et c'est alors que fut bâtie Mégalopolis, capit. de toute l'Arcadie (370 av. J.-C.). On trouve en Arcadie beaucoup de montagnes notamment le Lycée et Ménale; c'est là qu'est la source de presque tous les cours d'eau du Péloponèse. Climat froid, gras pâturages; mœurs antiques et simples; race pélasgique, presque sans mélange de Doriens. L'Arcadie est célèbre dans les temps mythologiques par ses traditions sur Arcas et Lycaon, par le culte de Pan et de Mercure, et par la vie pastorale; elle n'est pas moins renommée par la bravoure et les dispositions musicales de ses habitants. — Ce pays fut d'abord gouverné par des rois : l'un d'eux, Aristocrate II, ayant trahi les Messéniens, dont il était l'allié, la royauté fut abolie, 671 av. J.-C. L'Arcadie entra dans la Ligue Achéenne, à laquelle elle donna l'un de ses plus grands généraux, Philopémen; elle suivit, après la prise de Corinthe (146), le sort du reste de la Grèce, et, lors de la division de l'empire romain, fit partie de l'empire d'Orient. Elle fut détachée de l'empire grec, avec la Morée, par les Vénitiens en 1204, et fut conquise en 1470 par les Turcs, qui l'ont conservée jusqu'à l'insurrection de 1822. Elle est aujourd'hui une des nomarchies du nouvel État de Grèce, et a pour chef-lieu Tripolitza; env. 130 000 h.

Le nom d’Arcadie fut donné sous les derniers empereurs à l'Heptanomide, en l'honneur d'Arcadius, alors régnant. V. ÉGYPTE.

ARCADIUS, le 1er empereur d'Orient, fils aîné de Théodose la Grand, lui succéda en Orient en 395, à peine âgé de 18 ans, tandis que son frère Honorius montait sur le trône d'Occident. Prince faible, il se laissa gouverner par Rufin, préfet du prétoire, par Eutrope, son grand chambellan, et par Eudoxie, son épouse. Il ne put arrêter les progrès des Barbares, protégea les Ariens, persécuta et fit exiler S. Jean-Chrysostôme, et mourut détesté, en 408, à 31 ans.

ARCAS, fils de Jupiter et de Callisto, régna sur la Pélasgie, qui prit de lui le nom d’Arcadie. Selon la Fable, étant à la chasse, il rencontra sa mère qui avait été changée en ourse; il allait la percer de ses traits lorsque Jupiter, pour éviter ce parricide, le changea lui même en ours, et, les transporta tous deux dans le ciel, où ils forment les constellations de la Grande et de la Petite Ourse.

ARCATE, l’Arcot des Anglais, v. de l'Inde anglaise (Madras), ch.-l. d'un district la 110 kil. S. O. de Madras, sur le Salar; 40 000 hab., presque tous Musulmans. Ville grande et belle; anc. citadelle, auj. démolie. — Fondée par Aureng-Zeyb, cette ville fut d'abord le ch.-l. du Karnatic. Prise par les Français en 1750; par les Anglais en 1760; Haïder-Ali la leur enleva en 1780; elle est depuis 1801 retombée entre les mains des Anglais.

ARCÉSILAS, Arcesilaus, philosophe grec, né à Pitane en Éolie, vers 316 av. J.-C., mort en 241, fut disciple de Polémon. Après de longs voyages en Grèce et en Perse, il vint se fixer à Athènes et y fonda la 2e Académie, école qui combattait les Stoïciens, et dont le dogme distinctif est l’acatalepsie, espèce de scepticisme qui consiste à nier que l'on puisse rien percevoir de certain par les sens.

ARCHANGEL. V. ARKHANGEL.

ARCHE D'ALLIANCE, coffre qui renfermait les tables de la loi que Dieu donna à Moïse; on le gardait précieusement dans le temple de Jérusalem.

ARCHE DE NOÉ. V. NOÉ.

ARCHÉLAIS, Erekli, v. de Cappadoce, près de l'Halys, au S. O. de Tyane. Macrin y fut tué en 218 par ordre d'Héliogabale.

ARCHÉLAUS, philosophe grec, natif de Milet, disciple d'Anaxagore et l'un des maîtres de Socrate, florissait vers 460 av. J.-C. Il vint se fixer à Athènes et y enseigna la, philosophie des Ioniens : on le surnomma le Physicien, parce qu'il s'occupait surtout de la nature (physis). En physique, il soupçonna la rondeur de la terre; en morale, il niait la différence essentielle du bien et du mal, et disait que rien n'est juste ou injuste que par l'effet de la coutume.

ARCHÉLAUS, roi de Macédoine, usurpa le trône vers 429 av. J.-C., après avoir fait périr les enfants, légitimes de Perdiccas, son prédécesseur, dont il n'était que le fils naturel. Malgré ces crimes, Archélaüs fut un grand roi. Il fit fleurir son royaume, protégea les lettres et les arts, et appela les savants à sa cour encore sauvage et barbare : Euripide y passa une partie de sa vie. Ce prince fut assassiné à la chasse, 405 av. J.-C.

ARCHÉLAUS, général de Mithridate, disputa la Grèce aux Romains, et fut battu à Chéronée et à Orchomène par Sylla, 87 ans av. J.-C. Devenu suspect à Mithridate après ces défaites, il se retira à Rome, où il mourut. — Son fils servit dans les troupes romaines et reçut de Pompée la souveraineté de Comane dans le Pont. Ayant ensuite obtenu la main de Bérénice, fille de Ptolémée-Aulète et reine d'Égypte, il se fit, à la faveur de cette alliance, reconnaître roi d'Égypte, et se révolta, contre les Romains, 57 ans av. J.-C.; mais 6 mois après il fut tué dans un combat contre Gabinius. — Néanmoins, son fils, nommé aussi Archélaüs, fut fait roi de Cappadoce par Antoine et se fit maintenir par Auguste; mais ayant déplu à Tibère, il fut jeté dans les prisons de Rome où il mourut l'an 17 de J.-C.

ARCHÉLAUS, roi de Judée, fils d'Hérode le Grand, lui succéda dans une partie de ses États, l'an 3 de