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J.-C. Ayant, à son avènement au trône, fait périr 3000 de ses sujets, Auguste irrité le relégua à Vienne en Gaule, où il mourut l'an 6 de J.-C.

ARCHÉMORE, fils de Lycurgue, roi de Némée, et d'Eurydice, était à la mamelle lorsque les princes de l'armée d'Adraste, qui traversaient la forêt de Némée, prièrent sa nourrice Hypsipyle de leur indiquer une source. Celle-ci déposa l'enfant sur une touffe d'ache, et les conduisit à une fontaine voisine; mais, en son absence, un serpent piqua l'enfant, qui mourut aussitôt. En mémoire de cet accident, on institua les jeux Néméens, qui se célébraient tous les trois ans. Les vainqueurs prenaient le deuil, et se couronnaient d’ache.

ARCHENHOLZ (J. Guill. d'), capitaine prussien et historien estimé, né à Dantzick en 1742, mort en 1812, servit sous Frédéric II pendant la guerre de Sept ans, rentra dans la vie privée après la paix de Hubertsbourg, et publia successivement : l'Angleterre et l'Italie, Leipsick, 1787, trad. dans presque toutes les langues; les Annales de l'Angleterre depuis 1788, en 20 vol., qui parurent de 1789 à 1798; l’Histoire de la guerre de Sept ans, 1793; l’Histoire de la reine Élisabeth, 1798, celle de Gustave Wasa, 1801; la Minerve, journal politique, 1792-1812; cette feuille a servi de modèle à la Minerve française.

ARCHIAC, ch.-l. de cant. (Charente-Infér.), à 14 kil. N. E. de Jonzac; 1673 hab. Eaux-de-vie.

ARCHIAS, commandant de Thèbes pour les Spartiates. Ayant reçu au milieu d'un festin une lettre qui l'instruisait du complot de Pélopidas, il en différa la lecture, en disant : « A demain les affaires sérieuses. » Mais il fut égorgé la nuit même par les conjurés, 278 av. J.-C.

ARCHIAS, poëte grec, né vers 120 av. J.-C. à Antioche, se lia en Asie avec Lucullus qui lui fit conférer le titre de citoyen romain, et vint se fixer à Rome. Son titre de citoyen lui ayant été contesté, Cicéron plaida pour lui et obtint gain de cause : c'est à cette occasion que fut prononcé le beau discours Pro Archia. Ce poète avait chanté la Guerre des Cimbres et le Consulat de Cicéron. Il ne reste sous son nom que quelques épigrammes (dans les Analecta de Brunck).

ARCHIDAMUS I, roi de Sparte, 469-427 av. J.-C., de la famille des Proclides, soumit les Ilotes qui s'étaient révoltés; ravagea l'Attique, pendant la guerre du Péloponèse, assiégea Athènes et s'empara de Platée. — ARCHIDAMUS II, roi de Sparte, 361-338 av. J.-C., fils d'Agésilas, soutint les Phocidiens contre les Thébains dans la Guerre sacrée, passa en Italie pour secourir les Tarentins contre leurs voisins, et y périt en combattant. — ARCHIDAMUS III, roi de Sparte, 296-261, fut défait en vue de Sparte par Démétrius, fils d'Antigone, l'an 293 av. J.-C.

ARCHIDUC, titre particulier à la maison d'Autriche, et qui auj. est porté par tous les princes et princesses qui lui appartiennent. Anciennement il n'était porté que par le chef de cette maison, qui ne possédait point encore les couronnes royales de Hongrie et de Bohême et la couronne impériale d'Allemagne. Ce titre date de 1156, mais ne fut héréditaire qu'après la promulgation de la bulle d'Or (1336); il ne fut reconnu par les électeurs qu'en 1453. Il y eut aussi des archiducs en Austrasie (sous Dagobert), en Lorraine et dans le Brabant.

ARCHILOQUE, Archilochus, poëte ionien, né à Paros vers l'an 700 av. J.-C., mort vers 635, suivit d'abord la carrière des armes, mais la quitta après avoir fui dans un combat. Il composa des satires, des odes, des épigrammes, des élégies, des fables, perfectionna le vers ïambique et inventa le mètre qui fut appelé de lui Archilochien (V. le Dictionnaire des Sciences, des Lettres et des Arts). Il fit l'usage le plus terrible de son talent satirique : Lycambe (père de Néobulé), qui lui avait promis sa fille en mariage, ayant retiré sa promesse, il déchira tellement le père et la fille dans ses satires, que tous deux se pendirent de désespoir. Archiloque périt assassiné par ses ennemis, ou, selon une autre version, dans un combat contre les Naxiens. Aussi licencieux dans ses poésies que méchant, il fut banni de plusieurs villes de la Grèce; à Sparte on défendit de lire ses écrits. Cependant il était tellement estimé pour son talent poétique qu'on le regardait presque comme l'égal d'Homère. Il obtint le prix aux jeux Olympiques pour son Hymne à Hercule. Il ne reste de lui que quelques fragments, qui se trouvent dans les Analecta de Brunck, et qui ont été publiés à part par M. Huschke, Altenbourg, 1803, et par 3. G. Liebel, Vienne, 1812.

ARCHIMANDRITE, du grec arché, chef, et mandra, cloître. C'est chez les Grecs le supérieur d'un monastère de premier ordre; il remplit les fonctions de nos abbés. Ce nom a été aussi donné dans l’Église latine au supérieur de plusieurs couvents : on dit encore auj. l’archimandrite de Messine.

ARCHIMÈDE, célèbre géomètre grec, né à Syracuse vers 287 av. J.-C., mort en 212, sortait d'une famille alliée à celle du roi Hiéron. Jeune encore, il se rendit à Alexandrie pour y entendre Euclide, et commença dès lors à se signaler par ses découvertes. Il trouva le moyen de dessécher les marais de l’Égypte et raffermit les terres voisines du Nil par des digues inébranlables. De retour à Syracuse, il consacra ses talents à la défense de sa patrie, assiégée par Marcellus, et prolongea trois ans sa résistance (215-212) : tantôt il élevait les vaisseaux ennemis dans les airs à l'aide de ses constructions mécaniques, et les laissait ensuite retomber sur les rochers ou ils se brisaient; tantôt il les incendiait, dit-on, avec des miroirs ardents. Enfin pourtant, les Romains pénétrèrent par surprise dans la ville. Archimède, tout occupé de la solution d'un problème, tarda trop à suivre un soldat qui venait pour le prendre; celui-ci, sans vouloir attendre, le tua aussitôt (212). Marcellus, qui aurait voulu l'épargner, lui éleva un tombeau. Archimède a fait avancer également la partie spéculative et la partie pratique de la science. Dans la théorie, on lui doit d'excellents traités : De la sphère et du cylindre, Des sphéroïdes et des conoïdes, De la mesure du cercle, Des spirales, Sur les centres de gravité des lignes et des plans, Sur l'équilibre des corps plongés dans un fluide (hydrostatique); dans la pratique, on lui attribue l'invention des moufles et de la poulie mobile, de la vis sans fin et de la vis creuse qui porte encore le nom de vis d'Archimède, et qu'il employa à dessécher les marais du Nil; il avait aussi fabriqué une sphère qui représentait les mouvements célestes. Archimède avait une telle foi dans la puissance du levier qu'il disait : « Donnez-moi un point d'appui, et je soulèverai le monde.» Il était enthousiaste de la science : on raconte qu'ayant trouvé, pendant qu'il était au bain, la solution d'un problème d'aréométrie, il sortit du bain tout nu et courut par la ville en criant : « Je l'ai trouvé ! » L'édition la plus complète des OEuvres d'Archimède est celle que J. Torelli a donnée à Oxford, 1793, in-fol., avec les commentaires d'Eutocius, et une trad. latine. Elles ont été trad. en français par Peyrard, 1807, in-4,, et 1808, 2 vol. in-8, revues par Delambre.

ARCHINTO (le comte Charles), seigneur milanais, 1669-1732, fonda en 1702 à Milan une académie qui embrassait dans ses travaux les sciences et les beaux-arts, et forma quelques années après la Société palatine, association de riches seigneurs amis des lettres, qui se réunissaient dans son palais et qui firent imprimer à leurs frais plusieurs ouvrages importants (V. ARGELLATI). Il fut fait grand d'Espagne et chevalier de la Toison d'Or.

ARCHIPEL (du grec archipelagos, mer principale), mare Ægeum des anciens, partie orientale de la Méditerranée, entre la Grèce à l'O. et l'Anatolie à l'E., communique avec la mer de Marmara par le détroit des Dardanelles : l'île de Candie forme comme