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nie, limitant le territoire des Condrusi. Auj. elle n’occupe plus en France qu’env. 156 000 hectares. On y trouve des tourbières et de riches ardoisières.

ARDENNES (dép. des), dép.-frontière, situé au N. E. entre ceux de l’Aisne, de la Marne, de la Meuse et la Belgique ; 5069 k. carr. ; 329 111 h. ; ch.-l. Mézières. Il est formé du nord de la Champagne et des principautés de Sedan, Carignan et Monzon. La partie sept. est couverte par la forêt des Ardennes, qui lui donne son nom. Fer, marbre, ardoises, terre à four, argile blanche, sable pour verre blanc. Moutons vantés pour la laine et la chair, chèvres cachemires, bons chevaux, gibier abondant ; usines pour fer, quincaillerie, clouterie ; draps châles, lainages divers ; verreries, faïenceries, marbreries, tanneries, etc. – Ce dép. a 5 arrond. (Mézières, Réthel, Rocroy, Sedan, Vouziers), 31 cant., 478 comm. ; il dépend de la 4e div. militaire, du diocèse de Reims et de la cour imp. de Metz.

ARDES, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), sur la Couze, à 20 k. S. O. d’Issoire ; 1266 h. Laves et basalte. Moutons, laine.

ARDJICH, Ardiscus, riv. de Valachie, sort du mont Vistaman, coule du N. O. au S. E., arrose la ville d’Ardjich, et se jette dans le Danube après un cours de 270 k. — La v. d’Ardjich, à 133 k. N. O. de Bucharest, sur l’Ardjich, était autrefois la résidence des princes valaques.

ARDJICH, Arsissa, v. de Turquie d’Asie, pachalik du Van, sur le bord sept. du lac Van, dit aussi lac d’Ardjich, et au pied de l’Ararat.

ARDJICH-DAGH, Argœus mons, mont. de la Turquie d’Asie, dans la Caramanie, à 12 k. S. de Kaisarieh, est une portion de l’Anti-Taurus ; environ 4000 m.

ARDOIN, marquis d’Yvrée, fut élu en 1002 roi d’Italie, après la mort d’Othon III ; mais il fut vaincu et dépouillé de ses États par Henri II, roi de Germanie, qui se fit couronner à Pavie en 1004. Il essaya de remonter sur son trône après le départ des Allemands ; mais Henri ayant fait une seconde invasion, il déposa la couronne, et se fit religieux dans une abbaye du Piémont, où il mourut en 1015.

ARDRES, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 16 k. S. E. de Calais, à l’extrémité du canal d’Ardres ; 2000 h. Place de guerre, démantelée en 1850. Canal de 5 k. de long qui communique avec celui de St-Omer. Il y fut signé en 1546 un traité entre Charles-Quint et Henri VIII. Ardres fut prise par les Espagnols en 1596, et rendue en 1598, à la paix de Vervins. C’est entre Ardres et Guines que se tint en 1520 le Camp du Drap d’Or. V. ce mot.

ARDUENNA SYLVA, auj. les Ardennes.

ARDWICK, faubourg de Manchester.

ARDYES, peuple de la Gaule, dans les Alpes Penninæ, habitait vers les sources du Rhône. Son nom se retrouve dans Ardon, village du Valais, à 10 k. de Martinach.

ARDYS ou ARDYSUS, roi de Lydie. V. LYDIE.

AREBO ou ARBON, v. de la Nigritie maritime (Benin), sur le Rio-Formoso, à 50 k. de son emb. Jadis centre d’un grand commerce d’esclaves.

ARÉCOMIQUES (Volces), Volcæ Arecomici, peuple de la Gaule (Narbonnaise 1re), entre les Tectosages au S. O. et les Helvii au N., occupait les dép. du Gard, de l’Hérault et de l’Aude ; ch.-l., Nemausus (auj. Nîmes).

AREGENUS, nom primitif de Baiocasses. C’est auj. Bayeux, ou plutôt, selon Walckenaer, Argentan.

ARÉGISE I, fondateur du duché de Bénévent, 591-641, reçut l’investiture d’Agilulphe, roi des Lombards et conquit Crotone sur les Grecs en 596.

ARÉGISE II, duc de Bénévent de 758 à 787, refusa de se soumettre à Charlemagne, et prit le titre de prince indépendant ; après 13 ans de lutte, il fut obligé de se reconnaître feudataire du roi d’Italie.

ARELATE, ARELAS, noms latins d’ARLES.

AREMBERG, bourg et château des États prussiens, dans la prov. du Bas-Rhin, sur l’Ahr, à 50 k. N. O. de Coblentz, entre Cologne et Juliers, était jadis la résidence des comtes et ducs d’Aremberg ; il n’y a guère auj. que 300 h. — La terre d’Aremberg était d’abord un comté ou burgraviat. Elle passa en 1298 dans la maison des comtes de La Mark. En 1547, ce comté échut par mariage à Jean de Barbançon, de la maison de Ligne ; élevé au rang de principauté en 1576, il prit place parmi les États germaniques. En 1644, il fut érigé en duché, en faveur d’Albert, prince de Ligne et duc d’Aerschoot, et continua jusqu’en 1801 à être fief immédiat de l’Empire : à cette époque, il fut médiatisé. En 1815, la plus grande partie du duché passa sous la souveraineté du roi de Hanovre, et le reste fut, avec le bourg d’Aremberg, donné à la Prusse. Le duché d’Aremberg compte env. 90 000 h.

AREMBERG (Léopold-Phil. DE LIGNE, duc d’), général au service de l’Autriche, né à Mons en 1690, mort en 1754, obtint fort jeune le gouvernement du Hainaut, fit les campagnes de Hongrie sous le prince Eugène, et combattit à Belgrade en 1717. Nommé feld-maréchal en 1737, il fit la guerre en Flandre et se trouva en 1743 à Dettingen, où il fut blessé. Protecteur éclairé des sciences et des lettres, il accueillit J. B. Rousseau pendant son exil, et entretint une correspondance avec Voltaire.

AREMBERG (Aug.-Marie-Raymond, prince d’), connu sous le nom de comte de La Marck, né à Bruxelles en 1753, mort en 1833, prit du service en France et fit, en qualité de colonel, la campagne d’Amérique (1780-82). Député par la Flandre française en 1789 aux États généraux, il se lia étroitement avec Mirabeau et se montra favorable aux idées nouvelles ; puis il se réconcilia avec la cour et servit d’intermédiaire pour attirer le grand orateur dans le parti de la reine. Mirabeau le fit son exécuteur testamentaire et mourut entre ses bras. En 1793, il se retira en Autriche, et y devint général. Il a laissé d’intéressants Mémoires sur Mirabeau (publiés en 1854).

ARÉNA (Joseph), né en Corse, vers 1770, d’une famille ennemie de celle des Bonaparte, avait servi avec distinction dans la gendarmerie, lorsqu’il fut élu en 1797 député de la Corse au Corps législatif. Après le 18 brumaire il entra dans une conspiration contre le premier consul Bonaparte. Arrêté à l’Opéra au moment où le complot allait être exécuté, il fut mis à mort le 31 janvier 1801. — Son frère, Barthélemy Aréna, député de la Corse à l’Assemblée législative, puis au conseil des Cinq-Cents, tenta, dit-on, de poignarder Bonaparte au 18 brumaire, au moment où ce général chassait les représentants de la salle des séances. Compris sur une liste de déportés, il échappa par la fuite et m. à Livourne en 1829. Il a constamment nié le fait qu’on lui impute.

ARENSBERG, v. des États prussiens (Westphalie), à 68 k. S. E. de Munster ; 4000 h. Ch.-l. d’un gouvt de même nom. — Ce gouvt se compose du duché de Westphalie, du comté de la Marck avec Dortmund, de la ville de Lippstadt, de la principauté de Siegen et des baronnies de Wittgenstein et Hohenlimbourg. Popul., 400 000 h.

ARENSBOURG, ch.-l. de l’île d’Œsel (Livonie), sur la côte S. ; 1600 hab. Port peu profond.

ARÉOPAGE, tribunal d’Athènes, chargé du jugement des affaires criminelles, et ainsi nommé parce que, primitivement, il tenait ses séances dans un lieu appelé colline de Mars (en grec Areos pagos). Il fut institué, disait-on, pour vider le différend entre Minerve et Neptune ou pour juger Oreste, meurtrier de sa mère. Il fut reconstitué en 594 av. J.-C. par Solon. Les archontes sortant de charge en faisaient partie. L’Aréopage siégeait la nuit : on n’y permettait aucun artifice oratoire pour émouvoir ou attendrir les juges. Aussi l’Aréopage jouit-il longtemps d’une grande réputation d’impartialité ; mais il la perdit au temps de Périclès, époque de la corruption générale d’Athènes.

AREQUIPA, v. du Pérou, ch.-l. de dép., à 310 k.