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tance et par plusieurs de ses successeurs ; elle fut même approuvée par plusieurs conciliabules, et pendant longtemps elle compta de très-nombreux partisans. L’empereur Théodose parvint à 1'étouffer presque entièrement dans ses États, mais elle fut embrassée par la plupart des peuples barbares qui avaient envahi l’empire romain, à l’exception des Francs et elle subsista pendant plusieurs siècles chez les Goths, les Vandales, les Bourguignons et les Lombards. Elle s’éteignit vers l’an 660, par l’abjuration d’Aribert I, dernier roi arien des Lombards cependant on en retrouve des traces chez les Vaudois et les Albigeois. Depuis la Réformation, l’Arianisme s’est reproduit, mais sous de nouvelles formes, principalement sous celle du Socinianisme, et a eu pour principaux défenseurs Servet, Socin, Capiton, Cellarius, etc. L’Hist. de l’Arianisme a été écrite par le P. Maimbourg.

ARIZONA, district des États-Unis, cédé en 1853 par le Mexique et réuni au territoire du Nouv.-Mexique, est borné à l’O. par le Colorado, qui le sépare de la Californie, au S. par les États mexicains, à l’E. par le Texas.

ARJUZANX, ch.-l. de c. (Landes), à 35 k. N. O. de Mont-de-Marsan ; 758 h. Vins estimés. Station.

ARKANSAS, fleuve des États-Unis, sort des monts Rocheux, coule au S. O., arrose l’État d’Arkansas, sépare les États-Unis du Mexique, et tombe dans le Mississipi, après un cours de 3500 kil. environ. Il a pour affluents le Canadien à droite, le Vert-de-Gris, le Neocho, le Petit Illinois à gauche.

ARKANSAS, un des États-Unis de l’Amérique du Nord, borné au N. par l’État de Missouri, à l’E. par le Mississipi, au S. par la Louisiane et le Texas, à l’O. par le Mexique ; 940 k. sur 390 ; 435 450 h., dont 111 000 esclaves ; ch.-l. Little-Rock. Plusieurs riv. : Mississipi, Arkansas, Riv. Rouge, Riv. Blanche, St-François ; plusieurs chemins de fer. Tabac, coton, mais, riz, vin. — L’Arkansas, primitivement habité par une peuplade indigène de ce nom, forma un territoire dès 1819, mais ne devint État qu’en 1836. Il se sépara de l’Union en 1861.

ARKHANGEL, v. de Russie, ch.-l. du gouvt de même nom, sur la mer Blanche, près de l’emb. de la Dwina, et à 800 k. N. E. de St-Pétersbourg, 20 000 hab. Elle doit son nom à S. Michel l’archange, son patron. Beau port, mais qui n’est libre de glaces que quatre mois de l’année. Bâtie en bois, sauf quelques monuments. Archevêché russe, séminaire ; chantiers de marine ; école de navigation ; pêche de la baleine ; commerce considérable. Fondée en 1582, Arkhangel était la seule place maritime commerçante de la Russie avant la fondation de St-Pétersbourg. — Le gouvt d’Arkhangel est situé entre la mer Glaciale et la mer Blanche au N., le gouvt de Tobolsk. à l’E., ceux de Vologda et d’Olonetz au S., et la Laponie à l’O. ; 1 550 k. sur 780. Pop. 270 000 hab., Russes, Samoïèdes et Lapons. Il est en partie situé sous le cercle polaire et comprend la Nouvelle-Zemble et plusieurs autres îles de la mer Glaciale. L’été y est court et pluvieux. Pelleteries.

ARKHANGEL (NOUVEL-), fort établi par les Russes sur la côte N. O. de l’Amérique sept., dans l’île et sur le détroit de Sitka, par 137° 36′ long. O., 57° 3′ lat. N., est le ch.-l. de leurs possessions et leur principal comptoir dans ces parages.

ARKONA, extrémité N. E. de l’île de Rugen ; pays célèbre par le culte du dieu Svantovit. Phare.

ARKOPOLIS, ch.-l. de l’Arkansas. V. LITTLE ROCK.

ARKWRIGHT (Richard), mécanicien anglais, né en 1732 à Preston (Lancaster), d’une famille pauvre, mort en 1792, fut jusqu’à l’âge de 36 ans simple barbier. Doué d’un génie naturel pour la mécanique, il réussit, après des difficultés sans nombre, à exécuter une machine à filer le coton d’une perfection admirable, prit en 1771 un brevet d’invention, établit une fabrique à Cromfort (Derby) et fit bientôt une immense fortune. Honoré de tous, il devint en 1786 grand shérif du comté de Derby et fut fait chevalier. L’invention d’Arkwright a opéré une révolution dans la fabrication du coton ; en réduisant presqu’à rien la main-d’œuvre, elle a permis à l’Angleterre de baisser prodigieusement le prix de ses marchandises.

ARLANC, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), à 17 k. S. d’Ambert ; 2077 h. Eau ferrugineuse froide.

ARLBERG, chaîne secondaire des Alpes, part du Monte d’Oro, sépare les bassins du Rhin et du Danube et traverse le Tyrol.

ARLEQUIN, personnage comique de la comédie italienne, dont on croit retrouver le type dans les Atellanes. Ce nom fut d’abord donné à un comédien (italien du temps de Henri III, qui était l’un des familiers de la maison du Harlay, ce qui le fit surnommer Harlequino. On connaît spécialement sous le nom d’Arlequin quelques acteurs qui excellaient dans ce rôle, entre autres Dominique et Carlin.

ARLES, Arelas et Arelate, appelée par les Massiliens Theline, v. de France (Bouches-du-Rhône), ch.-l. d’arr., sur le Rhône, à 691 k. de Paris ; 25 543 hab. Petit port, pont de bateaux, canal ; beaucoup de monuments antiques (théâtre, amphithéâtre, obélisque, aqueduc, temples, arc de triomphe) ; c’est dans cette ville que fut trouvée, en 1651, la Vénus d’Arles, auj. au Louvre. Collége, bibliothèque ; école de navig. Anc. archevêché, auj. réuni à celui d’Aix. Chapellerie, filature de soie, huiles, saucissons renommés ; entrepôt de sel. Les Arlésiennes sont célèbres pour leur beauté et la richesse de leur costume. — Arles fut fondée au moins 2000 ans avant notre ère ; son nom, en langue celtique, Ar-lait, veut dire près des eaux. Colonisée au temps de Marius, Arles rivalisa bientôt avec Marseille : on la surnommait la Rome gauloise. Elle servit pendant un temps de résidence à Constantin et prit de là le nom de Constantina. En 412, après la prise de Trêves par les Francs, Arles devint la métropole de toutes les Gaules. Sous les Mérovingiens elle était capitale du comté de Provence ou comté d’Arles. En 879, elle devint sous Boson capit. du roy. de Bourgogne cisjurane ; en 933, Rodolphe Welf, déjà roi de la Bourgogne transjurane, ayant réuni les deux Bourgognes, fit d’Arles la capitale de ses États, qui prirent alors le nom de Royaume d’Arles. Ce roy., qui dura peu, fut légué en 1032 par Rodolphe III, à l’empereur Conrad II. Érigée en république au XIIe siècle, Arles se soumit en 1251 à Charles d’Anjou, comte de Provence ; elle a suivi depuis les destinées de la Provence. Plusieurs conciles ont été tenus à Arles ; le 1er et le plus célèbre, convoqué en 314 par Constantin, condamna les Donatistes.

ARLES-SUR-TECH, Arulæ, ch.-l. de cant. (Pyr.-Orientales), au pied du Canigou et à 10 kil. S. O. de Ceret ; 1734 hab. Plomb, eaux minérales.

ARLEUX, ch.-l., de cant. (Nord), à 10 kil. S. de Douay ; 1490 h. Château fort, pris par les Français en 1645. Patrie de Merlin (dit de Douay).

ARLINCOURT (Victor, vicomte d'), romancier, né en 1789, au château de Mérantris, près de Versailles, mort en 1856, était fils d’un fermier général qui fut une des victimes de la Révolution. Auditeur au Conseil d’État sous l’Empire ; il se rallia en 1814 aux Bourbons, et fut nommé aussitôt par Louis XVIII maître des requêtes. Jouissant d’une belle fortune, il quitta les affaires après les Cent-Jours pour se livrer aux lettres. Il publia en 1818 un poème épique, Charlemagne ou la Caroléide, où l’on blâma un plan étrange et une versification bizarre ; ce poëme ayant eu peu de succès, il se réduisit au roman. Il donna en 1821 le Solitaire, dont le sujet était emprunté au moyen âge et qui, malgré l’exagération du sentiment, malgré un style ampoulé et des inversions forcées, eut une vogue prodigieuse parce qu’on y trouvait de l’imagination et de l’intérêt. Cette œuvre fut suivie de quelques autres romans où l’on rencontre les mêmes qualités et les mêmes défauts : l’Étrangère, le Renégat, Ipsiboé. Après 1830, le vicomte d’Arlincourt attaqua le nouveau gouvernement dans des romans allégoriques qui furent peu lus. Cet écrivain, qui avait joui d’une si grande vogue, eut