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verse le val de Chamouni et tombe dans le Rhône près de Genève, après un cours très-rapide de 100 kil.

ARVERNI, un des peuples les plus puissants de la Gaule, occupait à peu près l'Auvergne moderne. Ils faisaient partie de l'Aquitaine et eurent pour capit. d'abord Gergovie, qui fut détruite par César, puis Nemosus (Clermont-Ferrand). Ils étaient gouvernés par des rois, parmi lesquels on connaît Bituit, qui secourut les Allobroges contre les Romains, et Vercingétorix, le dernier défenseur de l'indépendance gauloise.

ARVIEUX (Laurent, chevalier d'), né à Marseille en 1635, mort en 1702, voyagea en Syrie, en Palestine, en Arabie, étudia les langues et l'histoire des peuples du Levant, fut nommé envoyé extraordinaire à Constantinople, puis à Tunis, où il délivra 380 esclaves français, fut consul à Alger, à Alep, fit partout respecter la France et s'efforça de propager la religion catholique. Le P. Labat a publié en 1735 ses Mémoires, 6 vol. in-12. Laroque a donné la Relation d'un voyage (fait par d'Arvieux) vers le grand émyr, chef des Arabes du désert, avec son Traité des mœurs et coutumes des Arabes, 1717, in-12.

ARVII, peuple de la Gaule (Lyonnaise 3e), voisin des Aulerci, occupait la partie E. du Maine (dép. de la Sarthe), et avait pour ch.-l. Vagoritum (Argentan).

ARYAS, ou ARIENS. V. ARIE.

ARZAC, ch.-l. de cant. (B.-Pyrénées), à 28 kil. N. E. d'Orthez; 738 hab. Bétail.

ARZANO, ch.-l. de cant. (Finistère), à 4 kil. N. E. de Quimperlé; 185 hab.

ARZEW, Arsenaria ou plutôt Portus Magnus, v. et port d'Algérie, à 37 kil. N. E. d'Oran; env. 1000 h. Grand commerce de grains; salines. Ruines de monuments anciens.

ARZOUF, jadis Asor, puis Apollonia. V. ASOR.

ASA, roi de Juda de 944 à 904 av. J.-C., fils et successeur d'Abiam, proscrivit le culte des idoles, repoussa les Madianites et les Éthiopiens qui avaient envahi la Judée, et battit Baasa, roi d'Israël, avec le secours de Ben-Adab, roi de Syrie.

ASAN, Bulgare, se mit, avec son frère Pierre à la tête de ses compatriotes et secoua le joug des empereurs grecs, vers 1186; il régna conjointement avec Pierre, et s'établit à Widdin. Il périt assassiné vers 1195. — Son fils, Jean Asan, régna de 1215 à 1242. — Un autre Asan, son arrière-petit-fils, fit avec succès la guerre à Baudoin II, empereur latin de Constantinople; mais, dégoûté du trône il abdiqua et se retira, vers 1280, à Constantinople, où il vécut en simple particulier. Cette famille est connue dans l'histoire sous le nom de dynastie des Asanides.

ASAPH, Lévite et chantre inspiré, du temps de David, est regardé comme l'auteur de plusieurs des psaumes communément attribués au saint roi (50, 73-83), mais plusieurs critiques pensent qu'il ne fit que les mettre en musique. On attribue aussi ces psaumes à quelqu'un de ses descendants, parce qu'ils mentionnent des faits postérieurs à David.

ASAPH (S.), moine breton, vivait vers l'an 500, dans le pays de Galles. Il fut abbé du couvent de Llan-Elvy, qui prit de lui le nom de St-Asaph (V. SAINT-ASAPH). On l'honore le 1er mai.

ASBEN, région du Sahara, entre le royaume de Fezzan et celui de Cachena, est habitée par des Touariks et a pour ch.-l. Aghadès. Pays peu connu.

ASBERG, bourg de Wurtemberg (Neckar), près de Ludwigsburg, dominé par une montagne où s'élève la forteresse d'Hohen-Asberg, prison d'État.

ASCAGNE, Ascanius, nommé aussi Iulus, fils d'Énée et de Créuse, fut emmené par son père en Italie, et lui succéda sur le trône de Lavinium. Il régna 38 ans. V. ALBE.

ASCALON, auj. Askoulan, v. de Syrie (Damas), à 60 k. S O. de Jaffa. C'était une colonie de Tyr et une des princip. v. des Philistins; elle appartint ensuite aux Juifs. Embellie par Hérode, elle devint la 2e ville du pays pour la grandeur; on y remarquait le temple de Dercéto. Les Croisés battirent les Musulmans sous ses murs en 1099 et en 1176. Saladin la reprit en 1187 et la rasa. C'est d'Ascalon que vient le nom de l'échalotte (cæpe ascalonicum).

ASCANIA, petite contrée de la Bithynie, vers l'O., près de la pointe du Cianus sinus (golfe de Moudania), contient l’Ascanius lacus, voisin de Nicée.

ASCANIENNE (maison), une des plus anc. familles allemandes, souche de la famille d'Anhalt, tire son nom du château d'Ascanie, dans le comté d'Aschersleben. Elle régna dans la principauté d'Anhalt au XIe siècle, et donna ensuite des souverains au Brandebourg (1143-1320) et à la Saxe. Les ducs ascaniens de Saxe formèrent deux branches, celle de Saxe-Wittemberg qui s'éteignit en 1422, et celle de Saxe-Lauenbourg qui finit en 1689.

ASCENSION (l'), fête mobile, instituée en mémoire du jour où J.-C. s'éleva au ciel en présence de ses disciples, sur le mont des Oliviers, près de Béthanie. On la célèbre le jeudi, 40 jours après Pâques et 10 jours avant la Pentecôte.

ASCENSION (île de l'), petite île de l'Océan Atlantique, à 1550 kil. S. O. du cap des Palmes en Afrique, et à 1200 kil. N. O. de Ste-Hélène, par 16° 19' long. O. 7° 57' lat. S. : elle a 8 kil. sur 13. Aspect affreux, sol stérile et volcanique. Elle est inhabitée; néanmoins les Anglais y ont un poste. Découverte par l'Espagnol Jean de Nova en 1501, puis vue en 1508 par Tristan d'Acunha, le jour de l’Ascension.

ASCHAFFENBOURG, v. de Bavière (B.-Franconie), sur la r. dr. du Mein, à 20 k. N. O. de Wurtzbourg; 7500 hab. Château royal, gymnase, école forestière.

ASCHAM (Roger), savant anglais, né en 1515, dans le Yorkshire, mort en 1568, d'abord élève puis professeur de grec à l'Université de Cambridge, fut instituteur d'Élisabeth, fille de Henri VIII, et secrétaire latin d'Édouard, de la reine Marie et d'Élisabeth. Il était renommé pour l'élégance de son style latin. On a de lui des Épîtres et des Poésies latines remarquables. Son principal ouvrage est le Maître d'école (the Schoolmaster). Ses œuvres ont été recueillies en 1769, in-4, avec des notes de J. Bennet et une Vie de l'Auteur par Johnson; ses écrits anglais ont été réimprimés à Londres en 1815.

ASCHERSLEBEN, v. murée des États prussiens (Saxe), à 22 kil. S. E. de Quedlinbourg; 8850 hab. Jadis ch.-l. de comté. V. ASCANIENNE (famille) et BALLENSTADT.

ASCIBURGIUS MONS, mont de Germanie, répond à ce qu'on nomme auj. Riesengebirge.

ASCLÉPIADE, poëte lyrique grec fort ancien, que l'on croit contemporain d'Atcée et de Sapho (VIe siècle av. J.-C.), est l'inventeur d'un vers qui porte encore son nom, et qui se compose d'un spondée, de deux choriambes et d'un ïambe.

Ex. : Crescentem sequitur cura pecuniam.

ASCLÉPIADE, médecin grec, natif de Pruse en Bithynie, s'établit à Rome au IIe siècle avant notre ère, y obtint de très-grands succès, et y mourut vers 90 ans av. J.-C. Il simplifia la médecine, recommanda l'eau fraîche et la diète et se proposa de guérir sûrement, promptement et agréablement. Il eut pour disciple Thémison, chef des Méthodistes. Il reste de lui quelques fragments cités dans Aétius; ils ont été publiés à part à Weimar, 1798, par Grumpert, et à Leipsick, par Weltz, 1841.

ASCLÉPIADES, nom donné en Grèce à diverses familles vouées à l'exercice de la médecine et qui prétendaient descendre du dieu Esculape (Asclepius), par son fils Podalire. Il y avait des Asclépiades à Épidaure, à Rhodes, à Cnide, à Cos. Hippocrate appartenait à une de ces familles. Le médecin de Pruse connu sous le nom d’Asclépiade n'avait sans doute pris ce nom qu'en souvenir de cette famille.

ASCLEPIUS, ASCLEPIOS, nom grec d'ESCULAPE.

ASCLEPIUS de Tralles, philosophe éclectique du vie siècle après J.-C., disciple d'Ammonius, fils d'Hermias, chercha à concilier la doctrine de Pla-