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cides, 10 petites principautés s'établirent sur leurs débris. Enfin de 1381 à 1387, Amurat I, fils d'Othman, soumit toute l'Asie-Mineure, qui depuis ce temps appartient aux Turcs. — M. de Tchihatcheff a donné une Descript. phys. de l'Asie mineure, 4 vol. in-8, 1866.

ASILE, SALLES D'ASILE. V. le Dict. des Sciences.

ASINARA, Herculis insula, petite île près de la côte N. O. de la Sardaigne, a 28 kil. de long sur 8 de large. Déserte auj., mais peuplée au temps des Romains et jusqu'aux guerres de Pise et de Gênes.

ASINARUS, auj. le Noto, petite riv. de Sicile, au S. E., tombait dans la mer Ionienne près d'Hélore. Les Athéniens y perdirent, l'an 413 av. J.-C., une bataille qui fit échouer leur expédition de Sicile : Nicias, leur général, y fut pris par Gylippe, général des Syracusains.

ASINIUS POLLIO (C.). V. POLLIO.

ASIONGABER, Bérénice, anc. v. d'Arabie (Hedjaz), dans l'Idumée, sur le golfe d'Ælana. C'est un des points d'où partaient les flottes de Salomon qui se rendaient à Ophir.

ASMODÉE, nom donné par les rabbins au démon dont parle l'Écriture dans l'histoire de Tobie (ch. VI), démon qui obsédait Sara, fille de Raguel, et fit périr ses sept premiers maris. Les rabbins le nomment le prince des démons et en racontent des choses merveilleuses. Ils le regardent comme le feu de l'amour impur.

ASMONÉENS, nom donné à la famille des Machabées, à cause du bourg d'Asmon (tribu de Siméon), d'où l'on suppose qu'ils étaient originaires.

ASNIÈRES, joli vge du dép. de la Seine, arr. de St-Denis, à 6 kil. N. O. de Paris, sur la r. g, de la Seine; 3213 h. Il est traversé par le chemin de fer de Paris à St-Germain. On y élevait jadis des ânes, d'où son nom. Les rois de France y eurent au XIIIe siècle une résidence. Auj., rendez-vous de plaisir.

ASOPUS, Asopo, riv. de Béotie sortait du Cithéron, traversait le territoire de Platée, et tombait dans la mer d'Eubée vis-à-vis d'Érétrie.

ASOR, nom de plusieurs lieux de l'anc. Palestine, dont le plus connu est un bourg voisin de Damas, nommé auj. Arzouf, sur la Méditerranée, à 13 kil. N. de Jaffa. Pris par Baudouin I en 1105, et par les Turcs en 1265. Richard y battit Saladin en 1191.

ASPA ou ASPADANA, auj. Ispahan, v. de Perse, (Parétacène), était fort petite au temps d'Alexandre.

ASPAR, général et patrice de l'empire d'Orient, Alain ou Goth de naissance, fut envoyé en Italie par Valentinien contre le rebelle Jean, qu'il réduisit (435). Six ans après il fut battu par Genséric, roi des Vandales. Après la mort de l'empereur Marcien (457), Aspar mit la couronne sur la tête de Léon le Thrace, et obligea ce prince à donner le titre de césar à son fils Ardaburius; n'étant pas encore satisfait il conspira contre la vie de l'empereur; mais celui-ci en fut instruit, et le fit mettre à mort avec son fils (471).

ASPASIE, femme célèbre par sa beauté et son esprit, naquit à Milet et vint se fixer à Athènes où elle enseigna l'éloquence. Sa maison fut bientôt le rendez-vous des hommes les plus distingués de la Grèce : il s'y tenait des conférences où se traitaient les plus hautes questions de philosophie, de politique et de littérature. Socrate, Périclès, Alcibiade, y étaient des plus assidus. Périclès conçut pour elle une si vive passion qu'il répudia sa femme pour l'épouser. Aspasie prit sur cet homme d'État la plus grande influence, et eut ainsi beaucoup de part aux affaires de la Grèce : on prétend que c'est elle qui suscita les guerres de Samos, de Mégare et du Péloponèse. Les ennemis de Périclès accusèrent Aspasie d'impiété; son époux la défendit avec chaleur devant l'Aréopage, et fut réduit pour la sauver à répandre des larmes devant ses juges. Après la mort de Périclès, elle s'attacha à un jeune homme inconnu, Lysiclès, et eut encore assez de crédit pour le faire élever aux premières dignités. Amie de tout ce qui était noble et beau, Aspasie contribua de tout son pouvoir à inspirer aux Athéniens le goût des arts; on lui attribue en grande partie l'éloquence de Périclès. C'est à tort qu'on a quelquefois rangé au nombre des courtisanes cette femme vraiment supérieure. — Cyrus le Jeune donna le nom d'Aspasie à sa maîtresse Myrto, femme d'une grande beauté, qui, après Cyrus, fut encore aimée d'Artaxerce.

ASPE, vallée de France, dép. des B.-Pyrénées, s'étend du mont Aspe, sur la frontière d'Espagne, jusque près d'Oloron, dans une longueur de 40 kil. du S. au N. Elle est traversée par le Gave d'Aspe.

ASPENDUS, v. de Carie, près de l'Eurymédon, à quelques kil. de la mer. C'est auj. Minougat.

ASPERN, bourg d'Autriche. V. GROSS-ASPERN.

ASPET, ch.-l. de cant. (H.-Garonne), à 15 kil. S. E. de St-Gaudens; 715 hab. Fabriques de clous, de peignes en buis. Émigration annuelle de chaudronniers et rémouleurs pour l'Espagne.

ASPHALTITE (lac). V. MORTE (mer).

ASPINWALL, v. et port de l'Amérique centrale (Nouv.-Grenade), au fond du golfe de Mexique, à 60 kil. à l'E. de Panama, avec laquelle elle communique depuis 1855 par un chemin de fer qui traverse l'isthme ; env. 5000 hab. Fondée en 1850 par un négociant américain qui lui donna son nom.

ASPIS ou CLYPEA, auj. Aklib, v. de l'Afrique anc. (Byzacène), au S. E. de Carthage, sur une colline, avait été fondée par Agathocle et était ainsi nommée des mots aspis et clypeus, l'un grec, l'autre latin, qui signifient tous deux bouclier, parce que la colline sur laquelle elle était située avait la forme d'un bouclier.

ASPRES-LES-VEYNES, ch.-l. de cant. (H.-Alpes), à 30 kil. S. O. de Gap; 710 hab.

ASPRIÈRES, ch.-l. de cant. (Aveyron), à 26 kil. N. E. de Villefranche; 852 hab. Zinc sulfuré.

ASPROPOTAMOS, Acheloüs, riv. de la Turquie d'Europe et de la Grèce, sort du mont Kodjaka, à l'E. de Janina, coule au S., et tombe dans la mer Ionienne au-dessous de Trigardon; cours, 220 kil.

ASSAM, Asangæ, contrée de l'Inde transgangétique, dans l'intérieur des terres, entre le Boutan au N., le Bengale à l'O., l'empire Birman au S. et la Chine à l'E. s'étend de 88° 20' à 93° 27' long. E., et de 27° à 29° lat. N.; elle a 750 kil. sur 160, et env. 1 000 000 d'hab. Capit., Djorhât. Autres v. importantes : Rangpour, la plus peuplée du roy.; Ghergong, anc. capit., auj. en ruines. L'Assam est une grande vallée entourée de hautes mont. boisées, et traversée de l'E. à l'O. par le Brahmapoutra. Climat peu salubre, grandes pluies, inondations. Sol fertile, poivre, gingembre, riz, noix d'arec. Soie, coton musc, argent, cuivre, plomb, or en paillettes dans les riv.; éléphants. Les habitants, d'origine hindoue, professent le Brahmisme. — Longtemps indépendant, ce pays fut envahi, mais sans résultat, par Aureng-Zeb; plus tard il devint tributaire des Birmans, qui en 1826 le cédèrent aux Anglais.

ASSARACUS, 2e fils de Tros, roi de Troie, fut aïeul d'Anchise, père d'Énée.

ASSAR-HADDON, roi de Ninive (707-667 av. J.-C.), succéda à son père Sennachérib. Il s'empara de Babylone, où il établit le siége de son empire, en 680, puis envahit la Syrie, fit prisonnier, en 673, Manassès, roi de Juda, et envoya une colonie assyrienne à Samarie : c'est là l'origine des Samaritains.

ASSAS (Nicolas, chevalier d'), capitaine au régiment d'Auvergne, né au Vigan, périt victime d'un dévouement sublime, dans la nuit du 15 octobre 1760, à Klostercamp, en Westphalie. En faisant une reconnaissance, il rencontra une colonne ennemie qui s'avançait en silence pour surprendre les Français. On le menace de l'égorger s'il dit un mot; d'Assas n'hésite pas, il s'écrie : « A moi, Auvergne! ce sont les ennemis; » et il meurt percé de coups. Une statue lui a été érigée au Vigan en 1830.

ASSASSINS, sectaires ismaéliens, fameux au temps des croisades, s'établirent en 1090, sous la conduite d'Haçan-ben-Sabath-Homaïri, dans les mont.