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en 1850, à New-York, peu de mois avant sa mort. H. E. Bazin a traduit une partie de l'œuvre d'Audubon sous le titre de Scènes de la nature aux États-Unis, Paris, 1857.

AUDUN-LE-ROMAN, ch.-l. de c. (M.-et-Moselle), à 19 kil. N. O. de Thionville; 300 h. Manuf. d'armes.

AUERSTÆDT, v. des États prussiens (Saxe), à 22 kil. N. d'Iéna; 500 hab. Victoire de Davoust sur les Prussiens, 14 octobre 1806 (le même jour que celle d'Iéna) : elle lui valut le titre de duc d’Auerstæsdt.

AUFIDUS, auj. l’Ofanto, riv. de Daunie, tributaire de l'Adriatique. A l'embouchure de cette riv. était la v. d’Aufidenum, auj. Torre d'Ofanto.

AUGE ou VALLÉE D'AUGE, petit pays de l'ancienne B.-Normandie, arrosé par la Touque, renfermait Pont-l'Évêque, Touques, Dives, Beaumont-en-Auge. Il fait partie des dép. actuels du Calvados et de l'Orne. Jadis ce n'était qu'une forêt dite Saltus Algiæ, d'où le nom de Saut-d'Auge que porte encore un village de ce pays. La vallée d'Auge est célèbre par sa fertilité et ses riches herbages.

AUGER (Edmond), Jésuite, né en 1515 à Alleman, près de Troyes, mort en 1591. Fils d'un pauvre laboureur, il alla à Rome, n'ayant d'autre ressource que de mendier, entra chez les Jésuites de cette ville comme garçon de cuisine, et fut admis dans l'ordre par S. Ignace lui-même. De retour en France, il se distingua par son zèle pour la prédication et convertit un grand nombre de Protestants du midi. Tombé entre les mains du baron des Adrets, chef des Protestants, il allait être mis à mort quand son éloquence le sauva. Henri III le choisit pour son confesseur; il est le premier Jésuite qui ait rempli cette fonction délicate. Les Ligueurs l'éloignèrent de la personne du roi; il se retira en Italie et mourut à Côme. Il a laissé quelques ouvrages de piété.

AUGER (Athanase), dit l’abbé Auger, savant helléniste, né à Paris en 1734, mort en 1792, fut professeur d'éloquence au collège de Rouen, grand vicaire de l'évêque de Lescar et membre de l'Académie des inscriptions. Il a trad. Démosthène et Eschine, 1777-78, 5 vol. in-8; Isocrate, 1781, 3 vol. in-8; Lysias, 1783, 1 vol. in-8; S. Jean Chrysostôme, 1785, 4 vol. in-8; S. Basile, 1788, in-8. On a publié en 1794 ses œuvres posthumes; elles contiennent une trad. des Discours de Cicéron, et la Constitution des Romains, ouvrage qui l'avait occupé 30 ans.

AUGER (L. Simon), littérateur, né à Paris en 1772, se fit connaître par des Éloges qui furent couronnés, travailla successivement à la rédaction de la Décade philosophique, du Journal de l'Empire, du Journal général de France et du Mercure, donna un grand nombre d'éditions de nos classiques, avec notices et commentaires ; fut nommé censeur sous la Restauration; entra en 1816 à l'Académie française, et en devint secrétaire perpétuel. Il termina sa vie de la manière la plus imprévue, par un déplorable suicide, en 1829. Son travail le plus estimé est son Commentaire sur Molière, 1819-27, 9 vol. in-8. Il a laissé des Mélanges, où l'on remarque ses Éloges de Corneille et de Boileau.

AUGEREAU (P. F. Ch.), duc de Castiglione, maréchal de France, né à Paris en 1757, mort en 1816, était fils d'un maçon et d'une fruitière. Il s'engagea de bonne heure, se distingua en Vendée et aux Pyrénées, et fut dès 1794 nommé général de division. Envoyé en Italie (1796), il fit des prodiges de valeur au pont de Lodi, à Castiglione, où, avec un faible corps de troupes, il arrêta pendant deux jours une armée nombreuse; à Arcole, où il s'élança sur le pont, à la suite de Bonaparte, un drapeau à la main, et rappela ainsi la victoire. Investi du commandement de Paris, il fut au 18 fructidor (4 septembre 1797) chargé par le Directoire d'envahir le Corps législatif et d'arrêter les députés proscrits. En 1799, il fut député au conseil des Cinq-Cents et devint secrétaire de cette assemblée. Néanmoins, il ne s'opposa pas au coup d'État du 18 brumaire; il fut en récompense chargé par le premier consul du commandement de l'armée de Hollande. En 1804, il accepta de l'empereur le titre de maréchal, et fut fait duc de Castiglione, en souvenir d'un de ses principaux exploits. Il commanda encore avec distinction sur le Rhin et en Prusse, et eut une grande part aux victoires d'Iéna (1806) et d'Eylau (1807). Il fut moins heureux en Catalogne, et ne fut chargé que d'un rôle secondaire pendant l'expédition de Russie; cependant il se signala par son courage à la bataille de Leipsick. Mis en 1814 à la tête de l'armée de l'Est, réunie à Lyon, il ne put s'opposer à l'entrée des alliés : Napoléon l'accusa d'avoir trahi sa confiance. Il fut en effet un des premiers à se détacher de l'empereur et à reconnaître les Bourbons; au retour de l'île d'Elbe, il se prononça d'abord contre Napoléon, puis il lui offrit ses services, qui furent repoussés. Il alla mourir dans sa terre de La Houssaye. Augereau était un soldat intrépide, mais il n'avait pas les qualités du général en chef, ni le caractère d'un homme d'État. En outre, on l'accuse d'avoir souillé ses victoires par ses déprédations.

AUGIAS, roi d'Élide, possédait de vastes étables qui contenaient 3000 bœufs, et qui n'avaient point nettoyées depuis 30 ans. Il proposa à Hercule de les nettoyer, sous promesse de lui donner le dixième de son troupeau. Le héros y réussit en détournant le fleuve qui arrosait Élis et le faisant passer à travers les étables; mais le perfide roi lui refusa le prix convenu. Hercule indigné pilla Élis, tua Augias, et donna ses États à Phylée, fils de ce prince.

AUGILA (oasis d'). V. AUDGELAH.

AUGSBOURG, Augusta Vindelicorum, v. de Bavière, ch.-l. du cercle de Souabe-et-Neubourg, au confluent du Lech et de la Wertach, à 60 kil. N. O. de Munich; 40 000 hab. dont 16 000 Protestants. Elle est divisée en 3 parties : haute, moyenne et basse ville. Évêché. Cathédrale, hôtel de ville, Ludwigsplatz; marché aux vins, etc. Orfévrerie célèbre, nombreuses filatures de coton (qui occupent près de 7000 ouvriers); futaines, toiles, glaces, papiers, etc. Grand commerce de librairie, d'expédition et de transit avec l'Italie, la Suisse, Vienne, Lyon, Francfort. C'est aussi une des premières places de l'Europe pour la banque. Station importante de chemin de fer. Patrie de Peutinger, de Brucker, etc. — Nommée d'abord Damasia, elle reçut, l'an 13 av. J.-C., une colonie romaine sous Auguste, d'où son nom d’Augusta. Elle appartint successivement aux princes francs et aux ducs de Souabe (XIIe siècle). Reconnue ville libre de l'Empire en 1276, elle conserva ce titre jusqu'en 1806, époque à laquelle elle fut médiatisée et donnée à la Bavière. L'évêché était aussi État d'Empire. Augsbourg est célèbre dans l'histoire par la diète qui s'y tint en 1530, et où fut présentée la Confession d'Augsbourg (formule de foi luthérienne rédigée par Mélanchthon); par l’alliance d'Augsbourg (entre François I et les princes luthériens contre Charles-Quint, en 1534); par l’intérim d'Augsbourg (espèce de compromis entre les deux partis, présenté par Charles-Quint à la diète de 1548); par la paix d'Augsbourg, paix de religion, entre les Catholiques et les Luthériens signée par Charles-Quint en 1555 : elle accordait la liberté de conscience, mais imposait aux prélats qui embrasseraient le Luthéranisme l'obligation de résigner leurs bénéfices; par la ligue d'Augsbourg, qui fut formée en 1686, entre les deux lignes de la maison d'Autriche, la Suède, la Saxe, la Bavière, les cercles de Souabe et de Franconie, etc., dans le but d'arrêter les empiétements de Louis XIV : ce fut le début de la guerre que termina la paix de Ryswick. — L'évêché d'AUGSBOURG, État d'Empire, faisait partie du cercle de Souabe et comprenait, outre Augsbourg, Dillingen et Füssen. L'évêque résidait depuis le XVIe siècle à Dillingen.

AUGST, nom de 2 vges de Suisse, situés en face l'un de l'autre, sus l'Ergolz, à son confluent avec le Rhin, à 11 kil. S. E. de Bâle : l'un Kaiser-Augst, sur