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l'orfraie, le corbeau, la corneille, le hibou. Ils donnaient d'heureux présages lorsqu'ils volaient haut, droit devant eux, en déployant largement leurs ailes et de mauvais s'ils volaient près de terre. – On donnait aussi le nom d’Auspices aux augures mêmes.

AUSTERLITZ, v. des États autrichiens (Moravie), sur la Littawa, à 16 kil. S. E. de Brünn; 2000 hab. Château et jardins superbes. Cette ville est devenue célèbre par l'éclatante victoire qu'y remporta Napoléon, le 2 décembre 1805, sur les armées réunies de l'Autriche et de la Russie, commandées par les empereurs François et Alexandre en personne; ce qui fit appeler cette bataille Bataille des Trois-Empereurs. Le résultat de la victoire fut la paix de Presbourg, signée le 26 décembre suivant.

AUSTIN, v. des États-Unis, capit. du Texas, sur la r. g. du Rio Colorado, à 250 kil. de son embouch. et au centre de l'État; env. 5000 hab. Le siège du gouvernement y a été établi en 1844. Elle porte le nom du colonel Austin, qui la fonda en 1823.

AUSTRALIE, dite aussi Nouv.-Hollande et Continent austral, grande terre de l'Océanie, s'étend au S. E. de l'Asie, de 11° à 39° lat. S. et de 111° à 152° long. E. Elle est séparée de la Papouasie au N. par le détroit de Torrès, de la Diéménie au S. par le détroit de Bass. Elle a env. 4500 kil. de l'O. à l'E. et 2500 du N. au S. : son étendue peut être évaluée aux quatre cinquièmes de l'Europe. L'intérieur est presque totalement inconnu : les côtes seules en ont été explorées; elles sont découpées d'un grand nombre de baies et de havres, bordées de récifs formés de coraux et d’îlots arides pour la plupart. La côte orientale, désignée sous le nom de Nouv.-Galles méridionale, est la plus fréquentée; on y trouve le port Jackson ou Sydney, Botany-Bay, la baie Jervis, le port Macquarie, etc.; la côte méridionale a été divisée en Terres de Nuyts, de Flinders, de Freycinet, de Grant; on y voit la prov. de Victoria, ch.-l. Melbourne, le port Philipp, celui de Western dans l'île des Kangourous; sur la côte occidentale, l'on remarque les Terres de Leeuvin, Edels, Endracht et la colonie de Swan-River (riv. du Cygne). Au N. s'étend l'immense golfe de Carpentarie, qui baigne les terres de Witt et d'Arnheim. Plusieurs grandes rivières : au S. et à l'E., le Murray, le Darling, l'Hawkesbury, le Macquarie, le Lachlan; au N. O., la Victoria, etc. Le climat est extrêmement varié : dans le nord les chaleurs sont brûlantes et continuelles; dans la partie moyenne le climat est plus tempéré; au sud la température offre les mêmes alternatives de chaud et de froid que dans les contrées européennes. Les montagnes de la Nouv.-Galles du Sud ont pour base un granit à gros grains et le feldspath; on y trouve peu de pierres calcaires, mais de l'alun, de la houille, beaucoup de fer, et de très-riches gisements d'or. L'Australie a une flore à part : cette contrée a enrichi le règne végétal d'un nombre infini d'espèces nouvelles. Il en est de même du règne animal; on y remarque surtout le kangourou, l'ornithorhynque, le lézard à manteau, les pélicans, les cygnes noirs, les cacatouès, les pies-grièches, les épimaques, les traquets, etc. Les indigènes appartiennent à la race mélanésienne; ils se distinguent par leur laideur, et vivent dans un abrutissement presque complet; la teinte de leur peau est jaunâtre plutôt que noire; ils ont les cheveux floconneux, les bras longs, les jambes grêles, le nez large et épaté, la bouche d'une grandeur démesurée; ils n'ont pour ainsi dire aucune notion de la Divinité, bien que soumis à des croyances superstitieuses; ils n'obéissent à aucune loi, et vivent dans l'état le plus misérable; les efforts des missionnaires et des colons pour les civiliser n'ont jusqu'à présent obtenu aucun résultat. — Les Hollandais découvrirent les premiers en 1605 les côtes de ce vaste pays; ils lui donnèrent d'abord le nom de Terre Australe. En 1616, Dick Hartighs, Hollandais, découvrit les côtes occidentales, et en 1627 Pieter Nuyts explora presque toute la côte mêrid. Abel Tasman, envoyé par la Compagnie hollandaise des Indes orientales, visita la côte sept, en 1642, et explora plusieurs parties inconnues de la côte occid. en 1644. Il donna à cette contrée le nom de Nouv.-Hollande. Le capitaine Dampier, en 1688 et 1699, Cook en 1770, achevèrent de visiter les diverses côtes de cette île immense; mais ce dernier ne put déterminer si la Nouv.-Galles du Sud touchait à la Tasmanie; ce fut un chirurgien de marine, Bass, qui résolut ce problème; il donna son nom au détroit. Depuis (1791-1827), le capitaine Furneaux, Vancouver, Entrecasteaux, Baudin et Flinders, le cap. King, Freycinet et DUmont-d'Urville, firent de nouvelles reconnaissances sur les côtes de cette terre. Les Anglais formèrent en 1788 les premiers établissements dans l'Australie; ils y déportèrent d'abord leurs criminels (V. BOTANY-BAY). En 1840, on cessa d'y envoyer les convicts; en même temps, la colonie reçut une administration représentative. En 1851, de riches mines d'or y furent découvertes, ce qui accrut subitement la population. — La partie colonisée est auj. divisée en 4 prov. : Nouv-Galles du Sud, ch.-l., Sydney ; Victoria ou Australie heureuse, ch.-l., Melbourne; Australie du S., ch.-l., Adélaïde ; Australie occid., ch.-l., Perth. M. Tennison Woods a donné une Hist. des explorations de l'Australie, 1865.

AUSTRASIE (roy. d'), Osterrych, c.-à-d. Roy. de l'Est, roy. des Francs orientaux qui subsista du VIe au VIIIe s. On l'oppose à la Neustrie, qui formait la partie occid. des États francs. Il se composait de l'anc. roy. de Metz (Lorraine) et de petites parties de la Champagne, de l'anc. roy. de Thuringe (Franconie), du duché d'Alémannie (Bade, Alsace, Wurtemberg), du duché de Bavière et de la Frise, mais ses limites varièrent avec l'étendue des conquêtes des Francs orientaux. — Le roy. d'Austrasie naquit du partage des possessions de Clovis entre ses quatre fils (511), et échut à Thierry; Metz fut la capit. et la résidence de ce prince (511-534), ainsi que de huit rois, ses successeurs : Théodebert I (534-548), Théodebald (548-555), Sigebert I (561-575), Childebert II (575596), Théodebert II (596-612), Thierry II (612-638), Sigebert II (638-656), et Childéric II (656-673). Pendant cet espace de temps l'Austrasie fut deux fois réunie à la couronne de France : sous Clotaire I, de 555 à 561, et sous Clotaire II et Dagobert, de 612 à 638. Après la mort de Dagobert II (679). l'Austrasie, un instant réunie à la couronne de Thierry III par le maire du palais Ébroin, se révolta et prit pour gouverneur Pépin d'Héristal. Charles Martel, qui lui succéda (714), défendit l'Austrasie contre Rainfroi, maire de Dagobert III, roi de Neustrie, et devint même en 721, sous Thierry IV, qui n'était roi que de nom, maître de tout l'empire des Francs. A la mort de Charles Martel, l'Austrasie fut le partage de Carloman, frère de Pépin le Bref. Mais ce prince, s'étant fait moine, céda son domaine à son frère, qui fut élu roi des Francs en 752 et réunit sur sa tête les deux couronnes. A dater de ce moment le nom d'Austrasie disparaît de l'histoire.

AUSTRÈGUES, arbitres institués en Allemagne pour régler certains différends politiques. V. ce mot dans notre Dictionnaire univ. des Sciences.

AUSTREMOINE (S.), apôtre de l'Auvergne, fut, à ce qu'on croit, envoyé de Rome dans ce pays vers 250, en devint le 1er évêque et fut, dit-on, enterré à Issoire. On l'honore le 1er novembre.

AUTARIATES, peuple de la Dalmatie, vers le N., avait pour place principale Salone.

AUTERIVE, ch.-l. de cant. (H.-Garonne), sur l'Ariége, à 20 kil. S. E. de Muret; 2305 hab. Draps.

AUTEUIL, joli vge du dép. de la Seine, à l'O. de Paris, est depuis 1860 englobé dans la capitale. Chemin de fer, nombreuses villas. Molière, Boileau, La Fontaine, d'Aguesseau, Helvétius, Condorcet, Cabanis, Rumford habitèrent Auteuil.

AUTHARIS, roi des Lombards, 584-591, soumit