Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
AVRA -152-AYAL


rendit de grands services à la religion et aux lettres. Il était lui-même poète : on a de lui cinq petits poëmes sur des sujets sacrés : la Création, la Chute et la Punition d’Adam, le Déluge universel, le Passage de la mer Rouge, et une Épître sur la chasteté. Il mourut en 525. On l’honore le 4 fév. Ses OEuvres ont été publiées par le P. Sirmond, Paris, 1643, in-4 . – Un autre S. Avit, abbé de Micy, près Orléans, qui vivait aussi sous Clovis, est fêté le 17 juin.

AVIZE, ch.-l. de cant. (Marne), à 10 kil. S. E. d’Épernay, près du chemin de fer de l’Est ; 1673 h. Commerce de vins de Champagne ; caves magnifiques.

AVLONE, Aulon chez les Grecs, v. de Turquie (Albanie), sur le golfe d’Avlone (dans la mer Adriatique), à 142 kil. N. O. de Janina ; 6000 hab. Évêché grec. Marécages, air malsain.

AVOGADORS, magistrature vénitienne, consistait en une sorte de tribunal composé de trois membres, nommés par le grand conseil sur la présentation du Sénat, et chargés de maintenir l’observation des lois. Ils pouvaient opposer leur veto pendant un mois et un jour aux résolutions du grand conseil et du Sénat quand elles leur paraissaient illégales. On fait remonter leur institution au xiie ou même au ixe siècle. Après l’établissement du Conseil des Dix, créé au xve siècle, leur autorité diminua beaucoup.

AVOGRADO (le comte Louis), gentilhomme de Brescia, souleva en 1512 ses compatriotes contre les Français qui s’étaient rendus maîtres de la place, et conspira pour la livrer aux Vénitiens. Gaston de Foix, averti à temps, réduisit les insurgés ; Avogrado fut pris et écartelé. Cet événement a fourni à De Belloy le sujet de sa tragédie de Gaston et Bayard.

AVOLA, Aula, v. de Sicile, à 6 kil. N. E. de Noto, sur la Méditerranée ; 7000 hab. Culture de la canne à sucre, vins et fruits excellents. Route souterraine d’env. 200m, formée par les eaux du Cassibili.

AVON, bourg de Seine-et-Marne, à 2 kil. N. E. de Fontainebleau ; 1 331 hab. Église très-anc., où est le tombeau de Monaldeschi ; petit séminaire.

AVON, riv. d’Angleterre, au S., passe à Salisbury, et tombe dans la Manche à Christ-Church. – Deux autres riv. de ce nom, le B.-Avon et le Ht-Avon, coulent, l’une entre les comtés de Glocester et de Wilts, passant par Chippenham, Bradford, Bath, Bristol, pour se jeter à 10 kil. N. O, de là dans la Saverne ; l’autre à Warwick, Stratford, Evesham, Tewksbury, où elle grossit aussi la Saverne.

AVOUÉ, du latin advocatus, appelé au secours. On nommait ainsi dans l’origine ceux qui défendaient en justice les droits des églises. Ils ne furent d’abord que de simples officiers de justice ; mais dans la suite les seigneurs les plus puissants se glorifièrent de ce titre : Robert, duc de Béthune, était avoué de l’évêché d’Arras ; Pepin et Charlemagne portèrent le nom d’avoués de l’église de Rome. Ces avoués étaient dépositaires et défenseurs du Gonfalon de l’église. - Pour les officiers ministériels qui portent auj. ce nom. V. notre Dictionnaire univ. des Sciences.

AVOYE (Ste). V. HEDWIGE.

AVOYER, vogt en allem., nom que portait originairement tout magistrat impérial qui exerçait dans une ville les droits du souverain, désigne auj. le premier magistrat de quelques cantons ou de quelques villes en Suisse. Lorsque la Suisse devint prov. de l’Empire, les empereurs y envoyèrent des avoyers, qui exerçaient en leur nom le droit de glaive. Les vexations de ces officiers ayant causé le soulèvement de la Suisse, les avoyers impériaux furent chassés, mais le nom resta, et les avoyers devinrent des chefs élus. Ce mot paraît dérivé d’advocatus.

AVRANCHES, Ingena, puis Abrincatui, ch.-l. d’arr. (Manche), sur la r. g . de la Sée et non loin de la mer, à 56 kil. S. O. de St-Lô ; 8026 hab. Ancien évêché, qui eut Huet pour titulaire. Trib. de 1re inst., collége, bibliothèque. Restes de l’anc. cathédrale. Dentelles, blondes, fil blanc ; bougies, cidre, grains. Place forte au moyen âge : prise sur Jean sans Terre et rasée en 1203, elle fut fortifiée de nouveau par S. Louis ; reprise par les Anglais et gardée par eux jusqu’en 1450.

AVRIGNY (Hyacinthe robillard d’), jésuite et historien, né à Caen en 1675, mort en 1719, a rédigé des Mémoires chronologiques pour servir à l’histoire ecclésiastique depuis 1600 jusqu’en 1716, Paris, 1720, 4 vol. in-12, et des Mémoires sur l’histoire universelle de l’Europe au xviiie siècle, 1757, 5 vol.

AVRILLON (J. B. Élie), prédicateur né à Paris en 1652, m. en 1729, était minime. Il se distingua par ses sermons et par des ouvrages de piété d’un style attachant et plein d’onction : Traité de l’amour de Dieu, Méditations sur la communion, etc.

AVRON (plateau d’), hauteur à l’E. de Paris, entre Villemomble, Neuilly-sous-Bois, Montreuil et Rosny, dont on essaya de faire une des défenses de Paris pendant le siège de 1870-71.

AX, Aquæ Consorranorum, ch.-l. de c. (Ariége), sur la riv. dr. de l’Ariége, à 40 kil. S. E. de Foix ; 1269 hab. Eaux minérales : 32 sources thermales sulfureuses, réparties sur trois points, Teix, l’Hôpital, Couloubret. Patrie du médecin P. Roussel.

AXAT, ch.-l. de cant. (Aude), arrond. et à 38 k. S. de Limoux ; 564 hab. Forges, aciers.

AXEL, homme d’État danois. V. ABSALON.

AXIACES, auj. le Bog ou le Téligol, riv. de Sarmatie, tributaire du Pont-Euxin.

AXIÉROS, AXIOCERSE. V. cabires.

AXIM, comptoir hollandais (précédemment aux Portugais), dans la Guinée, sur la côte d’Or, dans le pays des Achantis, à 44 kil. E. d’Apollonia.

AXIUS, riv. de Macédoine, auj. le Vardari.

AXONA, riv. de Gaule, auj. l’Aisne.

AXOUM, Auxumum et Axum, v. d’Abyssinie, anc. capit. du roy. de Tigré, à 187 kil. de la mer Rouge et 620 kil. E. de Sennaar, n’a plus auj. que 600 maisons. Belle église, bâtie en 1657, et où se conserve l’histoire authentique de l’Abyssinie, dite Chronique d’Axoum, dont Bruce a rapporté un exemplaire en Europe. – Cette ville, très-ancienne, eut des rois grecs dès le ive siècle av. J.-C. Elle était le centre du commerce de l’ivoire au temps de Strabon. Très-florissante encore aux ive, ve et vie siècles, elle fut la capit. d’un royaume chrétien qui étendit sa domination sur une partie de l’Arabie et même reçut un tribut des empereurs byzantins. Superbes ruines, parmi lesquelles Salt découvrit en 1810 la célèbre Inscription d’Axum, en grec.

AY, bourg du dép. de la Marne, ch.-l. de cant., à 27 kil. S. de Reims ; 3194 hab. Vins de Champagne mousseux très-renommés.

AYACUCHO (la paz d’), v. du Pérou, ch.-l. du dép. d’Ayacucho, est plus connue sous le nom d’Huamanga (V. huamanga). En 1824, le général Sucre l’emporta sur les troupes espagnoles, au bourg d’Ayacucho, voisin de cette ville, une victoire qui assura l’indépendance du Pérou. Les généraux vaincus s’engagèrent à ne plus porter les armes : cette capitulation peu honorable leur valut le sobriquet d’Ayacuchos. – Le dép. d’A., sur le revers oriental des Andes, borné par ceux de Junin au N., de Cuzco au S., compte env. 132 000 h. Il renferme le lac Titicaca et les pics d’Illimani et de Sorata.

AYALA (P. lopez d’), ministre et général espagnol, né en 1332, dans le roy. de Murcie, mort en 1407, servit sous 4 rois de Castille, Pierre le Cruel, Henri de Transtamare, Jean I et Henri III, se distingua dans les conseils comme à l’armée, fut ambassadeur d’Henri de Transtamare près de Charles V, roi de France puis grand chambellan et chancelier sous Jean I. Il cultiva les lettres, traduisit en espagnol plusieurs auteurs latins, entre autres Tite Live (Salamanque, 1497), et rédigea une Chronique des rois de Castille (Madrid, 1779), où il ne cache pas la vérité. On a encore de lui un recueil de vers intitulé : El Rimado de Palacio, et un Hymne national, devenu populaire.

AYALA (Perez de), historien espagnol, était secré-