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Clovis jusqu’à l’an 1090, publiée à Douai en 1834, et trad. en franç. par Faverol et Petit, Valenciennes, 1836.

BALDI. V. BALDE.

BALDINUCCI (Philippe), écrivain italien, né à Florence en 1624, mort en 1696, a composé Notizie de' professori del disegno, de 1260 à 1670, Florence, 1681-1728, et une Histoire de la gravure, 1686, ouvrage fort utile pour l’histoire de l’art.

BALDO (mont), montagne de la Vénétie, au N. E. du lac de Garda, s’étend sur une longueur de 35 kil. entre le lac et l’Adige. Il a 220m de hauteur.

BÂLE, Basel en allemand, Basilea en latin moderne, v. de Suisse, ch.-l. du cant. de Bâle-Ville, sur le Rhin (qui la coupe en Grand et Petit Bâle) ; 27 300 hab. Belle église du Munster, hôtel de ville, remparts. Évêché, université, fondée en 1459 (la seule de la Suisse jusqu’en 1833), bibliothèque ; collection de médailles, etc. Soieries, imprimeries d’indiennes. Tête de plusieurs chemins de fer. Cette ville est le grand entrepôt du commerce entre l’Allemagne, la Suisse et la France. Sont nés à Bâle : les Bernoulli, Euler, Holbein, etc. Erasme y mourut. — Bâle a pour origine une forteresse bâtie par l’emp. Valentinien ; elle fut dès le Ve s. le siége d’un évêché qui devint fort puissant et qui auj. n’existe plus que nominalement, l’évêque résidant à Soleure. Elle était ville impériale quand elle se réunit à la ligue helvétique en 1501. Il s’y tint de 1431 à 1443 un célébré concile pour la réforme du clergé et la réunion des Grecs ; en 1438, il s’éleva un conflit entre ce concile et le pape Eugène IV, qui transféra l’assemblée à Ferrare ; plusieurs prélats, restés à Bâle, élurent un antipape, Félix V. Ce concile n’est reçu de l’Église que jusqu’à la 26e session, où commence le schisme. — Plusieurs traités célèbres furent signés à Bâle : le 1er, en 1499, entre Maximilien I et les Suisses, mit fin à la guerre des Suisses avec la Confédération souabe ; le 2e, le 5 avril 1795, entre la République française et la Prusse, détacha ce pays de la coalition contre la France ; le 3e, le 22 juillet 1795, entre la France et l’Espagne, rendait à l’Espagne la frontière des Pyrénées et nous assurait sa part de St-Domingue.

BÂLE (Canton de), 11e cant. suisse, entre les cant. de Berne à l’O., d’Argovie à l’E., de Soleure au S., et le grand-duché de Bade au N. ; 77 600 hab. (dont 4000 Catholiques) ; capit., Bâle. On y parle surtout allemand. — Ce canton fut admis dans la Confédération en 1501. À la suite d’une guerre civile qui éclata en 1831 entre les habitants de la ville et ceux de la campagne, le canton fut divisé, en 1833, en deux États indépendants, Bâle intérieur ou Bâle-Ville, et Bâle extérieur ou Bâle-Campagne, ayant chacun une demi-voix à la Diète ; Bâle-Campagne eut pour ch.-l. Liestal. Gouvt représentatif : le grand conseil de Bâle-Ville se compose de 119 membres et le petit de 15 ; le landrath de Bâle-Campagne compte 50 membres et le pouvoir exécutif 5.

BÂLE (évêché de), État d’Europe avant 1801, comprenait des pays vassaux de l’emp. germanique et une portion indépendante, alliée des 7 cant. catholiques suisses. Celle-ci se composait des villes de Bienne et Neuveville, des seigneuries d’Erguel et d’Illfingen et du Tessenberg ; l’autre partie, incorporée au cercle du Haut-Rhin, avait pour places principales Porentruy, Delemont, Lauffen. Les évêques de Bâle, créés princes par Charlemagne, furent reconnus princes de l’Empire par la Bulle d’or (1356). Cet évêché a été sécularisé par la paix de Lunéville (1801), et presque tout son territoire cédé au cant. de Berne en 1815.

BALE (J.), Baleus, théologien anglais, né en 1495, mort en 1563, quitta la religion catholique pour embrasser la Réforme, ce qui l’exposa à être inquiété sous le règne de Marie et le força à s’exiler. Il revint en Angleterre à l’avénement d’Élisabeth et fut pourvu d’un canonicat. On a de lui un Sommaire des écrivains de la Grande-Bretagne, en latin, 1549, et des pièces de théâtre tirées de sujets sacrés, en anglais, 1538.

BALÉARES (Iles), dans la Méditerranée, prés des côtes orientales d’Espagne, à 100 kil. E. de Valence, par 39°-40° lat. N., et 0°-2° long., E., appartiennent à l’Espagne ; elles forment la capitainerie générale des Baléares et l’intendance de Palma, On en compte deux grandes, Majorque et Minorque (appelées par les anciens Gymnesiæ insulæ, îles des hommes nus) ; et trois petites, Iviça, Formentera, Cabrera (Pityusæ insulæ, îles des Pins) ; 264 000 h. La capit : du groupe est Palma. Sol très-fertile : blé, huile, fruits et vins exquis, lin, chanvre, etc. ; climat sain et tempéré. Pêche et navigation actives. Les habitants passaient dans l’antiquité pour les meilleurs archers qui fussent connus : de là, dit-on, leur nom de Baléares (du mot grec ballô, lancer). Colonisées par les Rhodiens, ces îles furent soumises par les Carthaginois dès le VIIIe siècle av. J.-C., puis par les Romains (123 av. J.-C.). Vers 425 de notre ère, elles devinrent la proie des Vandales ; depuis elles passèrent successivement sous la domination ces Goths, des Arabes, de Charlemagne (190), des Zéirites, des Almoravides, et enfin sous celle de Jayme I, roi d’Aragon (1229). Sous les successeurs de ce dernier, elles appartinrent tantôt aux monarques aragonais, tantôt à des princes de leur sang. Charles-Quint les réunit définitivement à la couronne d’Espagne. V. MAJORQUE, MINORQUE, etc.

BALECHOU (J. J.), graveur français, né à Arles en 1715, mort à Avignon en 1765, avait été reçu à l’Académie de peinture ; mais ayant soustrait et vendu à son profit plusieurs épreuves de la gravure du portrait d’Auguste de Saxe, roi de Pologne, il se vit rayer de la liste des membres de l’Académie. Ses principales gravures sont, outre le portrait du roi Auguste, les Baigneuses, le Calme, la Tempête, d’après Vernet, et une Ste Geneviève, d’après Carle Vanloo. Sa manière est brillante et a de la vigueur.

BALFROUCH, v. de Perse (Mazanderan), sur le Babol, près de son emb. dans la mer Caspienne, à 137 kil. N. E. de Téhéran, par 52° 40′ long. E., 35° 36′ lat. N. ; environ 200 000 hab. C’est une des villes les plus florissantes de tout l’empire (aussi grande qu’Ispahan). Bazar, collége. Grand commerce. Mauvaise rade sur la mer Caspienne.

BALGUY (Jean), théologien anglican, né à Sheffield, en 1686, mort en 1748, a publié : Lettres à un déiste sur les vertus morales, 1726 ; Fondement de la bonté morale ou Recherche de l’origine de nos idées sur la vertu, 1728 ; Des perfections morales de Dieu, particulièrement en ce qui est relatif à le création et à la Providence, 1730 ; et des Sermons estimés.

BALI, langue orientale V. PÂLI.

BALI, dite aussi Petite Java, une des îles de la Sonde, à 7 kil. E. de Java, dont elle est séparée par le détroit de Bali ; 120 kil. sur 70 env. ; 800 000 h. Les Hollandais y dominent.

BALI-KISSER, v. d’Anatolie, à 100 kil. N. N. E. de Smyrne; env. 4000 maisons. Foire importante, qui fait de cette ville le Beaucaire du Levant:

BALIOL ou BAILLEUL (Jean), prince écossais. Après la mort d’Alexandre III, un grand nombre de compétiteurs, au nombre desquels étaient J. Baliol et R. Bruce, se disputant la couronne, on s’en remit au choix d’Édouard I, roi d’Angleterre, qui décida en faveur de Baliol, comme étant le plus proche parent par les femmes du dernier roi d’Écosse (1291). Celui-ci fut d’abord l’instrument docile des volontés d’Édouard ; mais, s’étant ensuite brouillé avec ce prince et s’étant allié avec la France, il vit envahir ses États, fut battu, pris à Dunbar, et forcé d’abdiquer (1296). Édouard, ne craignant rien d’un prince si faible, lui rendit la liberté et l’envoya passer le reste de ses jours en Normandie. Il y mourut en 1305. — Son fils, Édouard Baliol, revint en Écosse 35 ans plus tard, à l’instigation et avec les secours d’Édouard III, battit David Bruce, qui s’était emparé du pouvoir, et livra son malheureux pays au monarque anglais