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l’Iris, et qui lui donna une règle. Cet ordre, auquel appartiennent presque tous les monastères de l’Orient, se voue surtout à la prière et à la contemplation. Il ne passa en Occident que vers l’an 1057, et eut en Italie plusieurs établissements importants, dans lesquels se conserva la culture des lettres grecques. Barlaam et Bessarion appartenaient à cet ordre. Le pape Grégoire XIII le réforma en 1579.

BASILIA, v. de la Grande Séquanaise, chez les Rauraci, est auj. Bâle.

BASILICATE(partie de l’anc. Lucanie), prov. du roy. d’Italie, entre la Capitanate, la Calabre Citérieure, la Terre de Bari, les Principautés Ultérieure et Citérieure, est baignée par le golfe de Tarente et la Méditerranée. Elle compte 420 000 h. et a pour ch.-l. Potenza. Elle est arrosée par l’Agri, le Basiento, le Bradano. Climat tempéré ; fréquents tremblements de terre ; sol fertile, mais l’agriculture est arriérée.

BASILIDE, hérésiarque gnostique, né à Alexandrie dans le Ier siècle de notre ère, mort vers l’an 130. Pour expliquer le mal, il imaginait 365 cieux habités par des intelligences de différents degrés, et prétendait que notre monde avait été créé par des intelligences du dernier ordre. Il admettait deux âmes dans le même homme pour expliquer les combats de la raison et des passions, et croyait à la métempsycose. Il créa le fameux Abraxas, symbole ou talisman formé des lettres qui exprimaient le nombre 365, le nombre le plus agréable à la Divinité. Il avait rédigé un Évangile qui s’est perdu. Il eut un grand nombre de disciples qu’on nomma Basilidiens. Le plus célèbre est Marcion.

BASILIQUES (les), code grec. V. BASILE I.

BASILISQUE, Basiliscus, frère de Vérine, femme de l’emp. Léon I. Après la mort de Léon II (474), il disputa le trône à Zénon l’Isaurien qui avait été reconnu empereur, et resta quelque temps maître de Constantinople ; mais il se rendit si odieux que ses partisans l’abandonnèrent, et que Zénon put se replacer sur le trône sans coup férir (477). Pris et enfermé dans une tour en Cappadoce, il y mourut de faim.

BASIN (Thomas), év. de Lisieux, né en 1412 à Caudebec, mort en 1491, était membre du Conseil privé de Charles VII et fit partie de la commission chargée de reviser le procès de Jeanne d’Arc. Il encourut la disgrâce de Louis XI, pour avoir accédé à la Ligue du Bien public, et fut contraint de résigner son évêché, mais fut nommé par le pape archevêque de Césarée (in partibus). On a de lui un précieux mémoire en faveur de Jeanne d’Arc, publié par J. Quicherat sous le titre de Procès de la Pucelle (1841-49), et une chronique des règnes de Charles VII et Louis XI, longtemps attribuée par erreur à un certain Amelgard, et publ. également par J. Quicherat, 1856-57. — V. BAZIN.

BASINE, femme de Childéric, roi des Francs, et mère de Clovis, avait d’abord été mariée à Basin, roi de Thuringe, qui avait donné asile à Childéric ; mais elle quitta ce prince pour suivre Childéric quand celui-ci revint dans ses États.

BASKERVILLE (John), Imprimeur anglais, né en 1706, à Wolverley (Worcester), mort en 1775, avait d’abord été maître d’écriture. Il consuma beaucoup de temps et de dépenses pour améliorer les caractères d’imprimerie, et il fut lui-même le dessinateur, le graveur et le fondeur de ceux qu’il employait. Il perfectionna aussi le papier et inventa, dit-on, le vélin. Il donna de 1756 à 1775 un grand nombre d’éditions, parmi lesquelles on remarque celles de Virgile et de plusieurs autres classiques latins, ainsi que celles de la Bible, de l’Arioste, du Paradis perdu. Après sa mort, Beaumarchais fit l’acquisition de ses caractères, et les employa à sa belle édition de Voltaire (1785), connue sous le nom d’édition de Kehl, du lieu où elle fut imprimée. Baskerville avait une haine profonde pour le Christianisme : il ne voulut pas être inhumé en terre consacrée.

BASKIRS, peuplade de race mêlée, turque et mongole, habite auj. en Russie, entre les fleuves Kama, Belaïa, Oural et Volga, dans les gouvernements de Perm et d’Orenbourg, au nombre de 25 000 familles environ. Les Baskirs vivent sous des tentes et s’occupent de l’élève des chevaux, des bestiaux et des abeilles. Ils sont braves, agiles, et fournissent de bons cavaliers aux armées russes.

BASNAGE DE BEAUVAL (Jacques), ministre protestant, né à Rouen en 1653, mort en 1723, était pasteur à Rouen lors de la révocation de l’édit de Nantes. Il se réfugia en Hollande, exerça son ministère à Rotterdam, puis à La Haye, obtint la faveur du grand pensionnaire Heinsius, et en profita pour rendre des services à son pays : il contribua puissamment à faire conclure le traité d’alliance avec la Hollande, que signa en 1717 l’abbé Dubois. On lui doit, entre autres ouvrages : Hist. des Églises réformées, 1690 ; Hist. de l’Église, 1699 ; Hist. des Juifs depuis J.-C., 1706 et 1716 ; Dissertations sur les Duels et les Ordres de Chevalerie, 1720, tous ouvrages qui attestent un savoir étendu.

BASNAGE DE BEAUVAL (H.), frère du préc., né en 1656, m. en 1710, se réfugia aussi en Hollande, et y rédigea, de 1687 à 1709, l’Histoire des ouvrages des Savants, recueil périodique qui fait suite aux Nouvelles de la République des lettres de Bayle. On lui doit une édit. augmentée du Dictionnaire de Furetière.

BASOCHE, du mot latin basilica, palais royal. Lorsque les rois de France habitaient le Palais de Justice, les juges, les avocats, les procureurs et tous les gens de justice furent désignés sous le nom de clercs de la basoche (c.-à-d. clercs du Palais). Il se forma plus tard entre les clercs du Palais et les clercs du Châtelet une association qui fut reconnue en 1303 par Philippe le Bel et qui obtint des privilèges particuliers. Associés pour le plaisir, les basochiens élisaient un chef qui prenait le titre pompeux de roi de la basoche, avait une cour, des grands officiers, une monnaie, des armoiries (trois écritoires d’or sur champ d’azur) ; ce roi faisait la revue de ses sujets tous les ans au pré au Clercs, et il leur rendait la justice deux fois par semaine. Les basochiens jouèrent longtemps des soties, des farces et des moralités ; mais leur licence obligea François I à défendre ces représentations (1540). Henri III supprima le titre de roi de la basoche, et transmit au chancelier tous les droits et privilèges qui avaient été concédés à ce roi pour rire. On doit à M. Ad. Fabre d’intéressantes Études historiques sur les Clercs de la Basoche, 1856.

BASQUES, en leur propre langue Escualdunac, peuple de la famille ibérienne, habite en France et en Espagne sur les deux versants des Pyrénées, et forme presque toute la population des provinces basques en Espagne (V. ci-après), une grande partie de celle de la Navarre tant espagnole que française, du Béarn, ainsi que du Labourd et de la Soule : on en compte env. 650 000. Les Vascones ou Gascons, qui vinrent se fixer en France au VIe siècle, étaient des Basques. Les Basques parlent une langue particulière, dont on ne connaît pas bien l’origine, mais qui paraît être l’ancien ibérien, et qui a sa littérature à part. Pour l’histoire, V. BISCAYE et BÉARN.

BASQUES (les provinces), contrée d’Espagne qui comprend les trois provinces de Guipuscoa, Biscaye et Alava. Elles jouissent de priviléges particuliers.

BASS, îlot fortifié d’Écosse (Haddington), à l’entrée du détroit de Forth. Château fort qui tint jusqu’en 1745 pour le Prétendant.

BASS (détroit de), entre la Nouv.-Hollande et la Diéménie. Découvert en 1798 par un chirurgien anglais du nom de Bass.

BASSAM (Grand-), v. de Guinée, sur la côte d’Ivoire, à l’emb. de l’Assinie, est la capit, d’un État dépendant des Achantis. Comptoir français depuis 1843 ; exportation de poudre d’or.

BASSAN (Jacq. DA PONTE, dit le), célèbre peintre italien, né en 1510 à Bassano (d’où son nom), mort en 1592, eut pour maître son père, François da Ponte, dit aussi le Bassan, peintre distingué. Il peignit suc-