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mais en même temps il compromit par ses attaques toutes les communions chrétiennes : ses ennemis, à la tête desquels était le ministre Jurieu, le firent, pour ce motif, priver de sa chaire (1693). Il se mit alors à rédiger l'ouvrage qui a fait sa réputation, le Dictionnaire historique et critique, dont la 1re édition parut en 1697, en 2 vol. in-fol. Cet ouvrage lui suscita de nouvelles attaques : Jurieu le dénonça au consistoire comme impie, et au prince d'Orange, devenu roi d'Angleterre, comme ennemi de l'État et partisan secret de la France; mais, grâce à la protection de lord Shaftesbury, il échappa cette fois aux coups de ses persécuteurs. Il employa le reste de sa vie à étendre son Dictionnaire, dont il donna une nouvelle édition en 1702, 3 vol. in-folio, et à composer plusieurs ouvrages de critique ou de controverse, parmi lesquels on remarque les Réponses aux questions d'un provincial, 6 vol. in-8, Rotterdam, 1704-6. Bayle est surtout connu comme sceptique. Dans son Dictionnaire, il se plaît à exhumer les opinions les plus paradoxales et à les fortifier d'arguments nouveaux, sans toutefois les avouer pour son propre compte; par l'incrédulité qui règne dans ses écrits, il a frayé la voie à Voltaire. Ses Œuvres diverses ont été publiées à La Haye, 4 vol. in-fol. 1727. L'édition la plus récente et la plus complète de son Dictionnaire est celle de Beuchot, 16 vol. in-8, 1820-1824. Sa Vie a été écrite par Desmaizeaux, 1732. On doit à M. Lenient une savante Étude sur Bayle, 1856.

BAYLE (Gasp. Laur.), médecin, né en 1774 au Vernet en Provence, m. à Paris en 1816, était médecin de l'hospice de la Charité. Il a puissamment contribué aux progrès de l'anatomie pathologique. On estime surtout ses Recherches sur la phthisie pulmonaire, Paris, 1810. - Son neveu, Ant. Laurent B., né en 1799, mort 1859, professeur agrégé et sous-bibliothécaire de la Faculté de médecine de Paris, fonda en 1824 la Revue médicale et publia lui-même quelques ouvrages estimés, entre autres la Bibliothèque de thérapeutique, 1828-37, 4 v. in-8.

BAYLEN, v. d'Espagne (Jaen), à 23 kil. N. de Jaen, au pied de la Sierra Morena; 4000 hab. Célèbre par la capitulation que le général Dupont, surpris entre ce bourg et Andujar, y signa le 22 juillet 1808 : le vainqueur, Castanos, fut fait duc de Baylen.

BAYON, ch.-l. de cant. (Meurthe-et-Moselle) sur la r. dr. de la Moselle, à 38 kil. S. de Nancy, à 25 k. S. O. de Lunéville; 800 hab. Station.

BAYONNE (du basque baia ona, bonne baie), Lapurdum ? v. et port du dép. des Basses-Pyrénées, ch.-l. d'arr., sur la Nive et l'Adour, à 79 k. O. N. O. de Pau, à 788 k. S. O. de Paris par la route, 776 par chemin de fer, à 4 kil. de l'Océan Atlantique; 25 611 hab. Bayonne est comme divisée en trois villes : le Grand Bayonne, le Petit Bayonne et le faubourg de St-Esprit, de l'autre côté de l'Adour, dans le dép. des Landes. Évêché, place forte de 1re classe, tribunal, collége, bibliothèque, bourse. Ville généralement bien bâtie; charmantes promenades le long de l'Adour; place Grammont, place d'Armes, belle cathédrale, citadelle, arsenal, théâtre, port, école de navigation; station. Distilleries, chocolats et jambons renommés, etc. Chantiers de construction pour la marine impér. et le commerce. Assez grand commerce avec l'Espagne; armements pour la pêche de la morue et pour l'Amérique. C'est, dit-on, à Bayonne qu'a été inventée la baïonnette. Patrie de l'abbé de St-Cyran, de J. Laffite, etc. — Bayonne dépendit longtemps du duché d'Aquitaine; elle passa avec ce duché sous la domination des Anglais, auxquels Charles VII l'enleva en 1451. Depuis, elle a été 14 fois assiégée, mais toujours inutilement. Aussi se glorifie-t-elle d'être une ville vierge. C'est à Bayonne que Napoléon fit renoncer Charles IV à la couronne d'Espagne.

BAYREUTH, v. de Bavière, jadis ch.-l. de margraviat auj. ch.-l. du cercle du H.-Mein ou Hte-Franconie, sur le Mein-Rouge, à 42 k. E. de Bamberg; 15 000 h. Belle rue de Frédéric, marché, deux châteaux, opéra, hôtel de ville, statue de Jean-Paul Richter, qui y résida, etc. Étoffes de coton, draps, chapeaux, etc.

BAYREUTH (margraviat de), anc. État de l'Allemagne dans le cercle de Franconie, avait pour places principales : Bayreuth (capit.), Culmbach, Pegnitz, Erlang, Neustadt-sur-Aisch, Bayersdorf, Neuhausen. — La principauté de Bayreuth s'est formée lentement à partir de 1248, époque à laquelle Bayreuth, qui dépendait d'abord des bourgeois de Nuremberg, entra dans la maison de Hohenzollern. Elle fut réuni e en 1769 au margraviat d'Anspach et vendue en 1791 par le dernier titulaire au roi de Prusse. Elle fut supprimée en 1806 et réunie à la Bavière. V. ANSPACH.

BAYREUTH (Soph. Wilhelmine, margravine de), fille du roi de Prusse Fréd. Guillaume I, et sœur du grand Frédéric, née en 1709, m. en 1758, eut beaucoup à souffrir dans sa jeunesse, ainsi que son frère, des violences du roi. Elle épousa en 1731 l'héritier du margraviat de Bayreuth et fut mère du trop fameux margrave d'Anspach (V. ce nom). C'était une princesse distinguée par les qualités de l'esprit et du cœur. Frédéric II la chérissait. Voltaire a écrit une Ode sur sa mort. Elle a laissé de curieux Mémoires, qui vont de 1706 à 1742, et qui n'ont paru qu'en 1810; ils ont été réimprimés à Paris en 1845. Ces Mémoires offrent les plus intéressants détails sur l'intérieur de la cour de Prusse. La Correspondance de cette princesse avec Frédéric II a été imprimée dans les Œuvres du roi (t. XXVII).

BAZA, Basti, v. d'Espagne (Grenade), à 33 kil. N. E. de Guadix; 6900 h. Les Français y battirent les Espagnols et les Anglais en 1810.

BAZADAIS, Vasates, anc. pays de France, dans la Guyenne, entre le Bordelais à l'O., le Périgord et l'Agénois à l'E., la Gascogne au S. et la Saintonge au N., avait pour v. principales Bazas (ch.-l.), Langon, La Réole, Sauveterre, Captieux, Casteljaloux et Castelmoron. Il fait auj. partie des dép. de la Gironde et de Lot-et-Garonne.

BAZARD (Aman), disciple de St-Simon, né en 1791, mort en 1832, s'était d'abord voué à la politique d'opposition, et avait fondé dans les premières années de la Restauration, la Charbonnerie française. Converti au St-Simonisme en 1825, il prêcha avec ardeur la nouvelle doctrine, rédigea le Producteur et l'Organisateur, journaux où elle était exposée, et fut un instant reconnu pour chef par les St-Simoniens ; mais il se sépara d'eux en 1831, lorsqu'abandonnant la direction purement philosophique et sociale, ils prétendirent créer une religion nouvelle.

BAZAS, Cossio, Oppidum Vasatum, ch.-l. d'arr. (Gironde), à 60 kil. S. E. de Bordeaux, sur un rocher escarpé, au pied duquel coule la Beuve; 2411 hab. Tribunal. Salpêtrière, verrerie, cuirs, cire, etc. Commerce de grains, bétail, bois de chauffage. — Autrefois capitale des Vasates. Elle fut prise par Crassus, ravagée au Ve siècle par les Vandales et les Goths; elle devint au VIe siècle le siége d'un évêché. S. Bernard y prêcha la croisade en 1153. Patrie de Jules Ausone, préfet d'Illyrie, père du poëte Ausone.

BAZIN DE RAUCOU, né à Paris en 1797, mort en 1850, était fils d'un riche avoué. Garde du corps, puis avocat, il quitta de bonne heure le barreau pour se consacrer aux lettres. Il fut couronné par l'Académie en 1831 pour un Éloge de Malesherbes, publia en 1838 une Histoire de France sous Louis XIII, qui obtint en 1840 le 2e prix Gobert, et compléta ce bel ouvrage par une Hist. de France sous le ministère du cardinal Mazarin, 1842. Il a laissé des études de mœurs contemporaines sous le titre de L'Époque sans nom, et des Études d'histoire et de biographie.

BAZIN, évêque de Lisieux. V. BASIN.

BAZOCHE (Clercs de la). V. BASOCHE.

BAZOCHE-SUR-HOESNE, ch.-l. de cant. (Orne), à 6 kil. N. O. de Mortagne; 1300 hab.

BAZOUGES-LA-PÉROUSE, bourg du dép. d'Ille-et-Vilaine, à 30 kil. de Fougères; 4243 h. Verrerie

BEACHY, cap d'Angleterre (Sussex), sur la Man-