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BECCARIA, famille de Pavie, était à la tête du parti gibelin dans cette ville aux XIIIe et XVIe siècles, et avait pour antagonistes les comtes de Langusco, chefs du parti guelfe. Après de longues luttes, les Beccaria furent exterminés par le duc de Milan (1418).

BECCARIA (César BONESANA, marquis de), célèbre publiciste, né à Milan en 1738, mort en 1794, étudia avec passion les philosophes français du XVIIIe siècle et se modela sur eux. Il publia, en 1764, un petit ouvrage qui a changé la face du droit criminel en Europe, le Traité des délits et des peines : il y établissait les bases et les limites du droit de punir, et recommandait de proportionner la peine au délit, de supprimer les supplices barbares et de prévenir le crime plutôt que de le réprimer. En 1768, on créa pour lui à Milan une chaire d'économie politique où il professa avec distinction jusqu'à la fin de sa vie. Il s'était proposé de rédiger un grand ouvrage sur la législation en général; mais, découragé par les attaques violentes dont son premier écrit avait été l'objet, il renonça à rien publier désormais. Ses leçons n'ont été imprimées qu'après sa mort, en 1804. Beccaria avait participé en 1764 et 1765 à une publication périodique analogue au Spectateur, le Café (1764-65), où étaient traités divers sujets de littérature et de philosophie. Ses œuvres ont été publiées en 1821 à Milan, 2 vol. in-8. Le Traité des délits et des peines a obtenu un grand nombre d'éditions; il a été traduit par Morellet, 1766; Chaillou de Lisy, 1773; Dufey, 1810; Faustin Hélie, 1856. Il a été commenté par Voltaire, Diderot, Brissot, Servan, dont les commentaires se trouvent dans l'édition donnée par Ed. Gauthier, Paris, 1823.

BECHER (J. Joseph), médecin et chimiste allemand, né à Spire en 1628, mort à Londres en 1685, est le premier qui ait tenté de créer une théorie scientifique en chimie : il chercha un acide primitif dont tous les autres ne fussent que des modifications, s'occupa beaucoup d'expliquer les transformations que subissent les métaux quand on les chauffe, et préluda ainsi à la doctrine du phlogistique de Stahl. Il résuma la science de son temps dans le Tripus hermeticus, pandens oracula chemica, Francf., 1689. On estime surtout sa Physica subterranea, Francfort, 1669, réimprimée, avec un supplément de Stahl, à Leipsick, 1735. Becher s'était aussi occupé des langues, et avait publié en 1661 Character pro notitia linguarum universali, espèce de pasigraphie.

BÉCHEREL, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 30 kil. N. O. de Rennes; 706 h. Anc. place forte. Près de là commence la lande d'Évran.

BÉCHIN, v. de Bohême, à 16 kil. S. O. de Tabor, 1966 hab. Elle était autrefois le ch.-l. du cercle de Tabor.

BECHSTEIN (J. Math.), naturaliste, né en 1757 dans le comté de Saxe-Gotha, mort en 1822, s'occupa surtout des forêts et des chasses, fonda une école forestière à ses frais, et publia plusieurs ouvrages utiles, entre autres l’Histoire naturelle de l'Allemagne, 1801-9 (all.), et une grande collection de Figures d'objets d'histoire naturelle.

BECH-TAMAK (c.-à-d. les cinq embouchures), contrée de la Grande Kabardah, est arrosée par 5 rivières, la Malkha, le Bakzan, le Tchéghem, le Tchérek, qui s'y unissent au Térek.

BECH-TAU (c.-à-d. les cinq montagnes), les monts Hippiques de Ptolémée, portion N. du Caucase, se rattache par une chaîne de collines à la base de l'Elbourz, qui est à 110 k. au S. On en tire d'excellents chevaux (d'où le nom de monts Hippiques, du grec hippos, cheval). Eaux thermales sulfureuses.

BECK (Chrét. Daniel), philologue, né à Leipsick, en 1757, mort en 1832, professa les langues grecque et latine, puis l'histoire, à l'université de Leipsick, et devint doyen et recteur de cet établissement. On a de lui des éditions estimées de Pindare, d’Apollonius, d’Aristophane, d’Euripide, une Histoire générale du monde, 1787-1810, et un Répertoire général de bibliographie, 1819-1832, un des plus étendus qui existent.

BECKER, nom de plusieurs savants et écrivains allemands, dont le plus connu est l'historien Charles Fréd. B., né à Berlin en 1777, mort en 1806, auteur d'une Histoire universelle pour les enfants et pour leurs maîtres (9 vol. in-8, Berlin, 1801-1805), qui eut un succès populaire et obtint rapidement plusieurs éditions. Cet ouvrage a servi de base au cours d'histoire moderne de Schœll. — Il ne faut pas confondre ce nom avec celui de BEKKER, illustré par un professeur de l'Université de Berlin, à qui l'on doit une savante édition d’Aristote.

BECKET (S. Thomas), archevêque de Cantorbéry, né à Londres en 1117 d'une famille normande, jouit longtemps des bonnes grâces du roi Henri II, qui le nomma d'abord grand chancelier et précepteur de son fils, et qui l'éleva ensuite (1162) au siége de Cantorbéry, auquel était joint le titre de primat d'Angleterre. Mais Becket eut bientôt de violents démêlés avec Henri II, et résista énergiquement à ce prince, qui, par les statuts de Clarendon, voulait violer les prérogatives de l'Église. Condamné à la prison sous un faux prétexte par le Parlement (1164), il se réfugia en France auprès de Louis VII. Rappelé en 1170, il eut bientôt de nouveaux démêlés avec Henri, et, peu de mois après son retour, il fut tué dans son église même, au pied de l'autel, par quatre gentilshommes qui croyaient en cela se rendre agréables au roi, mais qui furent désavoués. Le pape Alexandre III le canonisa comme martyr : on l'honore le 29 décembre sous le nom de S. Thomas de Cantorbéry. Lorsque Henri VIII se fut séparé de l'Église, il raya son nom du calendrier. Sa Vie a été écrite plusieurs fois, notamment par l'abbé Mignot, Paris, 1756, par Bataille, 1843, par J. A. Giles, Londres, 1846, avec ses Lettres, et par l'abbé Darboy, Paris, 1858. M. Hippeau a édité en 1860 une Vie de Th. Becket, en vers, composée au XIIe siècle par Garnier de Pont-Ste-Maxence. J. A. Giles a publié ses Opera omnia, 8 vol. in-8, Oxford, 1844-1846.

BECKMANN (J.), professeur à l'université de Gœttingue, né dans le Hanovre en 1739, mort en 1811, a donné des manuels estimés sur l’Économie rurale, 1769; sur la Technologie, 1777; et des Notices pour une Histoire des découvertes dans les arts et métiers, 5 vol., 1786-1805, ouvrage fort estimé.

BÉCLARD (P.-Aug.), professeur d'anatomie à la faculté de Paris et chirurgien en chef de la Charité, né à Angers en 1785, mort en 1825, appliqua avec succès l'anatomie à la chirurgie, et se distingua par l'éclat de son enseignement. Il donna en 1821 une édition de l’Anatomie générale de Bichat, avec notes et additions, 1821, et publia lui-même, en 1823, des Éléments d'Anatomie, longtemps classiques.

BÉCULE ou BÉTULE, v. d'Hispanie. V. BÉTULE.

BÉDARIEUX, ch.-l. de c. (Hérault), sur l'Orbe, à 31 kil. N. de Béziers; 9170 hab. Collége. Draps, étoffes de filoselle et laine, etc. Troublé en 1851 par une violente insurrection.

BÉDARRIDES, Bituritæ, ch.-l. de c. (Vaucluse), sur l'Ouvèze, à 13 kil. N. E. d'Avignon; 2131 hab.

BÈDE (S.), dit le Vénérable, né en 672 à Wearmouth; dans le comté de Durham, mort en 735, embrassa toutes les sciences de son temps, et fut l'homme le plus distingué de son siècle. Il passa sa vie dans le monastère de Jarrow, près de Durham, et refusa les propositions du pape Sergius qui l'appelait à Rome. Il a laissé une foule d'écrits sur l'histoire, la rhétorique, la théologie et la philosophie. Les principaux sont une Histoire ecclésiastique de l'Angleterre (jusqu'en 731), et un Manuel de Dialectique, qui fut une des bases de la scolastique. Ses œuvres ont été publiées, à Paris, 1544, 3 vol. in-fol., et à Londres, 1844, 6 vol. in-8. Son surnom lui fut donné à cause de la vénération due à sa science et à ses vertus. On l'honore le 27 mai.

BEDFORD, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de