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ACID — 13 — ACUS

Briséis et ses funestes effets sont le sujet de l’Iliade. En outre Achille est le héros de l’Achilléide de Stace, imitée dans l’Achille à Scyros de Luce de Lancival. Il est le principal personnage de l’Iphigénie de Racine.

ACHILLE (île d’), Achillis insula. V. LEUCÉ.

ACHILLÉE, gouverneur d’Égypte, se révolta sous Dioclétien, en 291, usurpa la pourpre dans Alexandrie, fut pris et mis à mort dans cette ville même, en 296. - Un autre Achillée, parent de Zénobie, se fit proclamer empereur en Syrie, sous Aurélien, mais fut bientôt obligé à se soumettre.

ACHILLES TATIUS, écrivain grec d’Alexandrie, au IIIe siècle, embrassa le christianisme sur la fin de sa vie et devint évêque. Outre divers traités scientifiques (sur la sphère, la tactique, etc.), il a composé, les Amours de Clitophon et de Leucippe, un des meilleurs romans que nous ait laissés l’antiquité. Cet ouvrage été publié avec trad. latine par Fr. Jacobs, Leipsick, 1821, réimprimé en 1856 dans les Erotici scriptores de la coll. gr. lat. Didot, et trad. plusieurs fois en français, notamment par Clément, de Dijon, 1800, et par M. Zévort, Paris, 1857.

ACHILLES STATIUS, savant portugais. V. ESTAÇO.

ACHILLINI (Alexandre), philosophe et anatomiste, né à Bologne en 1463, mort en 1512, enseigna à Bologne et à Padoue avec tant d’éclat qu’on le surnomma le second Aristote. Il suivait les opinions d’Averrhoès. On a de lui un traité De universalibus, Bologne, 1501, in-fol., et des ouvrages estimés de médecine et d’anatomie, entre autres Anatomicæ annotationes, Bologne, 1520. Il est un des premiers qui aient disséqué des corps humains. - Son frère, Jean-Philothée Achillini (1466-1538), et un de ses descendants, Claude Achillini (1574-1640), se distinguèrent comme poètes. Ce dernier, imitateur de Marini, était fort goûté en France.

ACHMET I, sultan ottoman, fils de Mahomet III, monta sur le trône en 1603, à 15 ans, et mourut en 1617, à 29. Il soumit l’Anatolie et obtint quelques avantages sur l’empereur Rodolphe II, auquel il accorda la paix ; mais il combattit sans succès Abbas, sophi de Perse.

ACHMET II, fils du sultan Ibrahim et frère de Soliman III, fut tiré du sérail à 46 ans, par le vizir Kiuperli, pour être placé sur le trône, et régna 4 ans (1691-1695). Son règne fut très-malheureux : il perdit la bataille de Salankémen contre les Impériaux (1691), et se laissa enlever par les Vénitiens la capitale de l’île de Chio.

ACHMET III, fils de Mahomet IV, succéda en 1 703 à Mustapha II, son frère, qui venait d’être déposé par les janissaires. Il donna un asile à Charles XII, après la défaite de Pultawa, battit Pierre le Grand sur le Pruth (1711), et conquit la Morée sur les Vénitiens ; mais il fut vaincu par les Impériaux à Péterwaradin, 1716, perdit Belgrade, et fut forcé de signer en 1718 avec l’Empire la paix de Passarowitz. Il fut déposé par les janissaires en 1730, et mourut, six ans après, dans sa prison, à 74 ans.

ACHMET-GHIÉDICK ou ACOMAT. V. ce nom.

ACHMOUNEIN, Hermopolis magna, v. de Haute-Égypte, à 23 kil. de Minyeh ; 5 000 hab. Ruines magnifiques.

ACHNAGAR, v. de l’Afghanistan, à 72 kil. N. O. d’Attock. Autrefois florissante, mais bien déchue.

ACHOUR, vge de Nubie, sur le Nil, rive dr., au-dessous de Chandy. C’est près de là qu’était la fameuse Méroé. Belles ruines, découvertes en 1821.

ACHRAF, v. de Perse (Mazenderan), à 2 kil. de la mer Caspienne et à 200 kil. N. E. de Téhéran. ; 12 ou 15 000 hab. Ville très-déchue. Restes d’un magnifique palais d’Abbas le Grand, qui voulut y établir sa résidence et les chantiers de sa marine.

ACIDALIE, fontaine de Béotie, près d’Orchomène, était consacrée à Vénus et aux Grâces.

ACIDALIUS (Valens), commentateur, né en 1567, à Wittstock (Brandebourg), mort en 1595, à 28 ans, donna une édit. de Vell. Paterculus, 1590 ; des Com-

mentaires sur Quinte-Curce, 1594, et préparait d’autres travaux lorsqu’il fut enlevé aux lettres. On imprima après sa mort ses Notes sur Plaute, 1595, sur les Panégyriques anciens, 1607. Il a aussi laissé des poésies latines, mais elles sont fort médiocres.

ACILIUS, famille plébéienne de Rome, dont les membres les plus connus, sont : A. GLABRIO, consul en 191 av. J.-C., avec P. Scipion Nasica : il remporta sur Antiochus, roi de Syrie, la bataille des Thermopyles, et soumit l’Étolie ; et M. A. GLABRIO, consul en 70 av. J.-C., qui porta une loi de repetundis pecuniis contre les concussionnaires.

ACININCUM, v. de Basse-Pannonie, située près de la v. actuelle de Salankémen.

ACINCUM, v. de Basse-Pannonie, est auj. Bude.

ACI-REALE, Acis, v. de Sicile, à 17 kil. N. E. de Catane, à l’embouchure de l’Aci, est bâtie sur des masses de basalte ; 15 000 hab : Évêché. Port, prison d’État. Air malsain. Source minérale. C’est près d’Acis que la Fable place l’antre de Polyphème et la grotte de Galatée.

ACIRIS, auj. l’Agri, petite riv. de l’Italie ancienne, coule sur les limites de l’Apulie et du Brutium et tombe dans le golfe de Tarente.

ACIS, berger de Sicile, fils de Faune, fut aimé de la nymphe Galatée. V. ce nom.

ACIS, v. et riv. de Sicile. V. ACI REALE.

ACKERMANN. V. AKKERMANN.

ACOLHUACANS, peuple qui domina au Mexique avant les Aztèques, notamment à Tezcuco.

ACOMAT (corruption d’Achmet), surnommé Ghiédik, c’est-à-dire Brèche-dent, grand-vizir de Mahomet II, et l’un des plus grands guerriers de l’empire ottoman, enleva la Crimée aux Génois, fit une descente dans la Pouille, et repoussa les Persans. Il rendit également les plus grands services à Bajazet, fils de Mahomet ; mais, ayant blâmé un traité honteux conclu avec les chevaliers de Rhodes, il excita la colère de ce prince, qui le fit lâchement étrangler (1482). - Un autre Acomat était d’abord chrétien sous le nom d’Étienne et avait pour père un prince d’Esclavonie. Désespéré de se voir enlever sa fiancée par son propre père, il se retira en Turquie, s’y fit musulman, quitta son nom, devint gendre et grand-vizir de Bajazet II. Il accompagna ce prince en Morée contre les Vénitiens, mais il fit obtenir la paix à ceux-ci et se montra toujours favorable aux Chrétiens. C’est lui qui fit permettre par le sultan à Jean Lascaris de fouiller les bibliothèques de la Grèce. Il mourut vers 1515.

ACONCAGUA, prov. du Chili, entre les Andes à l’E., les prov. de Coquimbo au N. et à l’O., de Santiago au S., eut longtemps pour capit. Aconcagua. v. située à 145 kil. N. E. de Santiago, qui a été, depuis remplacée par San-Felipe-el-Réal. On trouve dans cette prov. un pic volcanique qui a 7 300 m de haut, et des mines de cuivre et d’argent. - Riv. de cette prov., sort des Andes et tombe dans le Grand Océan à 30 kil. O. de Quillota.

AÇORES, Accipitrum insulæ, îles de l’Atlantique, à 1300 kil. des côtes du Portugal, par 38° 38’lat. N. 29° 32’long. O., appartiennent au Portugal et forment un gouv. qui a pour capit. Angra. Elles sont au nombre de 9 : Santa-Maria, San-Miguel, Terceira, Graciosa, San-Jorge, Pico, Fayal, Flores, Corvo ; 250 000 hab. Très-fertiles en céréales, fruits ; vins fameux. Phénomènes volcaniques fréquents, - notamment un terrible tremblement de terre en 1591 ; volcan sous-marin de San-Miguel ; fontaines bouillantes. — Inconnues aux anciens, ces îles furent découvertes par les Portugais : la première en 1432, la dernière vers 1446. Leur nom vient du portugais açor, milan, à cause du grand nombre de milans qu’on y trouva en abordant.

ACOSTA (Joseph), Jésuite espagnol né vers 1539, à Medina del Campo, devint provincial de son ordre au Pérou, et mourut en Espagne l’an 1600, recteur de Salamanque. On a de lui une Histoire natu-