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tir dans les airs son fouet ensanglanté ; on lui met dans la main une lance, un fléau, ou une verge teinte de sang. Bellone avait des temples célèbres à Comana et à Rome : c'est dans ce dernier que le Sénat donnait audience aux ambassadeurs.

BELLORI (J. P.), antiquaire, né à Rome en 1615, mort en 1696, fut inspecteur de la bibliothèque et du cabinet d'antiquités de la reine Christine à Rome. Ses principaux ouvrages sont : Vite di Pittori, Scultori e Architecti moderni, 1672; Imagines veterum philosophorum, 1685; Veteres arcus Augustorum, 1690, in-fol.; Admiranda Romæ antiquæ vestigia, 1693; Gli antichi sepolcri, 1699; la Colonna Antoniniana, 1704; Pitture antiche delle grotti di Roma e del sepolcro de Nasoni, 1706.

BELLOVACI, peuple de la Gaule (Belgique 2e), entre les Ambiani, les Silvanectes et les Viducasses, occupaient à peu près le Beauvoisis et avaient pour ch.-l. Bellovaci ou Cæsaromagus, auj. Beauvais.

BELLOVÈSE, chef gaulois, neveu d'Ambigat, roi des Bituriges, franchit les Alpes vers 587 av. J.-C., s'empara de la contrée qui prit depuis le nom de Gaule Cisalpine, et jeta les fondements de Milan.

BELLOY (P. Laurent BUIRETTE de), auteur tragique, né à St-Flour en 1727, mort à Paris en 1775. Destiné par sa famille au barreau, il le quitta pour se livrer à sa passion pour le théâtre, se fit acteur, et joua avec succès dans les cours du Nord, surtout à Pétersbourg. Il travaillait en même temps pour la scène, et fit représenter, à son retour en France, plusieurs tragédies, dont la principale, le Siége de Calais, 1765, eut un succès prodigieux. Ses autres pièces sont : Titus, Zelmire, imitées de Métastase, Gaston et Bayard, Gabrielle de Vergy, Pierre le Cruel. Ses Œuvres ont été publiées à Paris en 1779, 6 v. in-8. De Belloy est loin d'égaler nos grands maîtres, mais ses pièces offrent du mouvement, de l'intérêt et de nobles sentiments ; en outre, il a le mérite d'avoir un des premiers traité des sujets nationaux. On lui reproche l'abus des coups de théâtre, des scènes d'horreur (surtout dans Gabrielle de Vergy), ainsi que de la déclamation.

BELLOY (J. B. de), cardinal, né à Senlis, en 1709, mort en 1808, fut évêque de Marseille après Belzunce, 1756, et ne se montra pas moins charitable. Il devint en 1801 archevêque de Paris, et fut nommé cardinal l'année suivante. D'un esprit modéré, il fut un des évêques qui, par leur désintéressement, facilitèrent la conclusion du Concordat.

BELLOZANNE, anc. abbaye de Prémontrés en Normandie (Seine-Inf.), près de Gournay, a compté Vatable, Ronsard et Amyot au nombre de ses abbés.

BELLUNE, Belunum, v. forte Vénétie, ch.-l. de province, sur la Piave, à 70 kil. N. de Venise; 11 000 hab. Aqueduc, bibliothèque. Soieries, ouvrages en paille, etc. Commerce de bois, vins, fruits.

BELLUNE (duc de). V. VICTOR (le maréchal).

BELMONT, ch.-l. de cant. (Aveyron), à 28 kil. S. O. de Ste-Affrique; 660 hab. — Ch.-l. de cant. (Loire), à 25 kil. N. E. de Roanne; 2400 hab.

BELŒIL, vge de Belgique (Hainaut), arr. et à 25 k. E. de Tournay; 300 hab. Superbe château des princes de Ligne, bâti en 1146, et chanté par Delille.

BELON (P.), naturaliste français du XVIe siècle, né dans le Maine vers 1518, obtint la protection du cardinal de Tournon qui lui fournit les moyens de voyager; visita, outre les principaux États européens, la Grèce, la Palestine, l’Égypte et l'Arabie, et donna à son retour une relation de ses Observations en Grèce, en Asie, etc., Paris, 1553. Il a aussi laissé (en latin) des ouvrages fort estimés sur l’Histoire naturelle des Poissons, 1551; sur les Arbres verts, 1553; et sur les Oiseaux, 1555, avec des gravures fidèles. Il périt en 1564, assassiné par des voleurs dans le bois de Boulogne, près de Paris. Belon est un des fondateurs de l'histoire naturelle, et le créateur de l'anatomie comparée. Buffon en faisait grand cas.

BELOT (Octavie GUICHARD, dame), née en 1719, morte en 1805, a traduit de l'anglais plusieurs romans et l’Histoire des Plantagenets et des Tudors, de Hume. En outre elle a publié des Réflexions d'une Provinciale, au sujet du discours de J. J. Rousseau Sur l'inégalité des conditions, 1756, et des Observations sur la noblesse et le tiers état, 1758.

BELOUR ou BOLOR, chaîne de montagnes de l'Asie centrale, part de l'Hindou-Kouch vers 35° lat. N. 67° long. E., et joint vers 48° lat. N. l'Ouloug-tag, après avoir séparé le Turkestan indépendant de l'empire chinois. De son versant occidental sort le Djihoun.

BELOUTCHISTAN, Gédrosie et Drangiane, contrée de l'Asie mérid., s'étend de 56° à 66° long. E. et de 25° à 30° lat. N., et est bornée à l'O. par la Perse, à l'E. par la principauté de Sindhy et le roy. de Lahore, au N. par le roy. de Kaboul, au S. par la mer d'Oman ; env. 2 700 000 hab. ; capit., Kélat. On le divise en six parties, qui forment une sorte de confédération, Saraouan, Djalaouan, Katch-Gandava, Lous, Mekran et Kouhistan ; on peut y joindre la désert de Béloutchistan, qui s'étend au N. et au N. E. Sol varié; fruits, garance, coton, indigo. Les habitants, nommés Béloutchis, sont à demi barbares. Ils professent l'Islamisme et sont Sunites. Ils parlent une langue dérivée du sanscrit. — Le Béloutchistan, après avoir fait partie de l'empire de Perse, de l'Inde, puis enfin du roy. de Kaboul, se rendit indépendant en 1758, et forma un État fédéral divisé en une foule de khanats, gouverné par des chefs (Serdars), qui reconnaissaient la souveraineté de celui de Kélat. Ce lien de vassalité s'est fort relâché depuis 1795.

BELPECH, ch.-l. de cant. (Aude), à 22 kil. S. O. de Castelnaudary; 1139 hab.

BELPHÉGOR (de Bel pour Baal, et Phégor, mont où ce dieu avait un temple), divinité des Moabites et des Madianites, présidait aux plaisirs licencieux et était représenté sous une figure obscène.

BELSUNCE DE CASTEL MORON (H. Fr. Xavier de), célèbre évêque, né en 1671 dans le Périgord, mort en 1755, appartenait à l'ordre des Jésuites. Il fut promu en 1709 au siége de Marseille, qu'il ne voulut jamais quitter, même pour un poste plus élevé. Pendant la peste qui désolait Marseille en 1720 et 1721, il se signala par son zèle à secourir les malades et par son courage héroïque. Dans les querelles que suscita le Jansénisme, il se prononça avec force contre la nouvelle secte et s'attira par là de vifs démêlés avec le parlement d'Aix. On a de lui des Instructions pastorales et quelques autres écrits, publiés à Metz en 1822, sous le titre d’Œuvres choisies. — Millevoye a chanté son dévouement dans le poëme de Belsunce. M. de Pontchevron a écrit sa Vie, 1854. Marseille lui a érigé une statue (1853).

BELT, nom commun à deux détroits de l'archipel Danois : le Grand Belt, qui sépare les îles de Fionie et de Seeland; le Petit Belt, entre l'île de Fionie et la côte du Jutland ; tous deux unissent le Cattégat et la mer Baltique. Ils gèlent quelquefois : en 1658, le roi de Suède Charles-Gustave traversa le Grand Belt sur la glace pour aller assiéger Copenhague.

BELUS, roi d'Assyrie, délivra la Babylonie du joug des Arabes, et régna 27 ans, de 1993 à 1966 avant J.-C. Il eut pour fils Ninus, qui le fit mettre au rang des dieux. — Un autre Bélus, père d'Egyptus, de Danaüs et de Céphée, régnait en Phénicie vers l'an 1500 av. J.-C. — Bélus est aussi le nom d'une riv. de Phénicie, qui sortait du mont Carmel et se jetait dans la Méditerranée près d'Acco (St-Jean d'Acre).

BELVÉDÈRE, c.-à-d. belle vue, v. du roy. de Naples (Calabre), à 32 kil. N. O. de Paola; 4600 hab. Mines de sel. Vins, raisins secs. — Pavillon du Vatican, élevé par Bramante, et enrichi par Pie VI des chefs-d'œuvre de l'art. On y admire, entre autres statues antiques, l’Apollon dit du Belvédère.

BELVÈS, ch.-l. de cant. (Dordogne), à 21 kil. S. O. de Sarlat, sur la Dordogne; 1830 h. Huile de noix.

BELZ, ch.-l. de cant. (Morbihan), à 16 kil. E. de Lorient; 204 hab.