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l’Art de vérifier les dates, la Diplomatique, l’Histoire littéraire de la France, les Annales de l'ordre des Bénédictins, et de magnifiques éditions des Pères de l'Église. Elle a été supprimée comme toutes les autres, en 1790, par l'Assemblée constituante. Les Bénédictins portaient le titre de dom (dominus) devant leur nom, en signe de la noblesse de leur ordre. — Les plus célèbres, abbayes de Bénédictins hors de France sont celles de Prum, Ratisbonne, Fulde, Ellwang, Saltzbourg, Reichnau, en Allemagne ; de Cantorbéry, d'York, de Westminster, de St-Alban, en Angleterre. — Quelques religieux réunis depuis peu à Solesmes (Sarthe), sous la direction de dom Guéranger, ont relevé en France l'ordre des Bénédictins et continuent avec succès leurs travaux.

BÉNÉDICTINES, religieuses qui suivaient la règle de St-Benoît, avaient été instituées au vie siècle par Ste Scholastique, sœur de S. Benoît. Elles portaient la robe noire avec un scapulaire de même couleur. C'est à cet ordre qu'appartenaient les Oblates, instituées par Ste Françoise.

BÉNÉFICE, du latin beneficium, bienfait. Ce mot, mis en usage, après l'établissement des Barbares dans l'empire romain, par les rois goths et lombards, s'appliquait aux terres que ces princes donnaient en récompense à ceux de leurs leudes qui s'étaient distingués, qui avaient bien fait à la guerre. Les possesseurs des bénéfices devaient en échange le service militaire et une redevance en argent ou en nature. Les bénéfices, d'abord amovibles, devinrent ensuite pour la plupart viagers, et enfin héréditaires, à partir de 877 (V. kiersky). Au ixe siècle, le nom de bénéfice avait fait place à celui de fief. — Quand les bénéfices militaires eurent cessé d'exister, le nom de bénéfice s'appliqua encore aux fonds de terre ou aux revenus affectés à certaines charges ou dignités ecclésiastiques, et ces sortes de bénéfices se sont conservés en France jusqu'à la révolution de 1789.

BENEHARNUM, v. de la Novempopulanie, chez les Tarbelli, devait être située près de Castelnon, sur la riv. de Lageu, sans doute au lieu où se trouve le village actuel de Benejacq. Son nom s'est aussi conservé dans celui de Béarn.

BÉNÉVENT, Beneventum, ville forte du roy. d'Italie, ch.-l. de province, à 220 kil. S. E. de Rome, sur le Calore ; env. 16 000 hab. Archevêché (érigé en 929). Belle cathédrale, hôtel de ville ; antiquités, parmi lesquelles on remarque un arc de triomphe de Trajan en marbre de Paros. — La ville de Bénévent, dont on attribuait la fondation à Diomède, appartint d'abord aux Samnites. Elle portait alors le nom de Maloeis ou Maleventum ; mais les Romains, s'en étant emparés après y avoir battu Pyrrhus (275), changèrent ce nom, qui semblait de mauvais augure, en celui de Beneventum, nom qui a un sens opposé. Annibal l'assiégea en vain. Elle appartenait encore à l'empire d'Orient, lorsqu'en 545 le Goth Totila la prit et la ruina ; bientôt après, elle fut relevée par le roi lombard Autharis (589), qui l'érigea en duché. Après la chute de l'empire lombard, ce duché fut longtemps gouverné par des ducs et des princes particuliers. En 1047, les Normands s'en emparèrent ; mais ils en furent chassés par l'empereur Henri III, qui en 1053 céda le duché au pape Léon IX, son parent. Depuis ce temps, il est considéré comme domaine de l’Église. Le roi de Naples Ferdinand I posséda cette ville de 1709 à 1774 ; en 1806, Napoléon l'érigea en principauté en faveur de Talleyrand ; elle fut rendue au pape en 1814 et devint le ch.-l. d'une délégation romaine, qui était enclavée dans la Principauté ultérieure du roy. de Naples et ne comptait guère que 25 000 h. Elle a été annexée en 1860 au nouveau roy. d'Italie. — Il se livra près de Bénévent, en 1266, une bataille dans laquelle Mainfroi perdit la couronne et la vie, et par suite de laquelle Charles d'Anjou resta maître de Naples et de la Sicile.

BÉNÉVENT, ch.-l. de cant. (Creuze), à 24 k. N. O. de Bourganeuf  ; 1321 hab, Anc. abbaye, où l'on conservait les reliques de S. Barthélémy, apportées en France de Bénévent en Italie.

BÉNÉZET (Ant.), philanthrope américain, né en 1713, mort en 1784, était issu d'une famille française de St-Quentin, chassée de France par la révocation de l'édit de Nantes. Il se fixa à Philadelphie, adopta la doctrine des Quakers et fut un des premiers défenseurs de la cause des noirs. Il publia en leur faveur : Relation historique de la Guinée, 1762, où il fait connaître l'origine et les déplorables effets de la traite ; Tableau abrégé de l'état misérable des nègres esclaves, 1767. Il créa à Philadelphie une école pour l'instruction des noirs, et la dirigea lui-même jusqu'à la fin de sa vie. Il a aussi écrit sur l’Origine et l’établissement en Amérique de la Société, des Amis (Quakers), et a laissé des Mémoires, dont une 2e édition a paru en 1859.

BENFELD, ville d'Alsace-Lorraine, sur l'Ill, à 17 kil. N. E. de Schelestadt ; 2911 hab. Station de chemin de fer de Strasbourg à Bâle. Filature de coton, fabrique de tôle ; grains, chanvre, tabac.

BENGALE, anc. prov. de l'Hindoustan, bornée au N. par le Népal et le Boutan, à l'O. par l'Orissa, le Gandouana, le Bahar, est située par 84-90° long. E., 21°-27° lat. N. ; 580 kil. sur 530 ; env. 25 000 000 h. Capit., Calcutta. Le Bengale est arrosé par plusieurs rivières : le Gange, le Brahmapoutre et leurs affluents. Le sol est très-fertile, mais fort humide et malsain ; il produit surtout du riz, du tabac, de l'opium. On y trouve en grand nombre des buffles, des tigres, des éléphants. — Le Bengale forma longtemps un roy. indépendant ; il fut conquis par les Afghans en 1203, puis devint tributaire des Mongols jusqu'en 1340, époque à laquelle Fakher-Addin s'en empara et en fit un État particulier. Conquis en 1338 par Cher-chah, il fut bientôt réuni au Delhi ; Akbar le soumit et en fit une prov. de l'empire du Grand-Mogol ; enfin les Anglais s'en rendirent maîtres de 1757 à 1765 ; néanmoins ils laissèrent son titre à l'ancien souverain et lui firent une forte pension. La prov. du Bengale est auj. comprise dans la Présidence.

BENGALE (Présid. du), la plus grande et la plus orient. des 3 div. de l'Inde anglaise, s'étend à l'O. et à l'E. du Gange, depuis l'Himalaya jusqu'au golfe de Bengale, et est bornée au N. par le Thibet, à l'E. par l'empire Birman, à l'O. et au S. O. par la présidence de Madras. Elle se subdivise administrativement en 3 parties, dont la 1re, sous l'autorité directe du gouverneur général, comprend le Pendjab (Lahore, Djelam, Moultan, Laja, Peychawer, Djallandar), l'État du Cis-Sutledge, l'Aoude, le Nagpour, le Bérar, le Ténassérim ; la 2e, sous l'autorité d'un vice-gouverneur, comprend les États de Patna, Bhaghalpour, Murchidabad, Djacca, Djessore, Sunderbound, Tchittagong, Kattack ; et la 3e formant la vice-présidence d'Agrah ou du Nord-Ouest, comprend les prov. d'Agra, Delhi, Mirout, Rohilcand, Allahabad, Bénarès. Elle compte env. 97 000 000 d'hab.

BENGALE (golfe du), Gangelicus Sinus, grand golfe de l'Océan Indien, sépare les deux presqu'îles de l'Inde. Il est borné au N. par le Bengale, à l'O. par les côtes d'Orissa et de Coromandel, à l'E. par l'empire Birman, où il forme le golfe de Martaban. Il reçoit au N. le Gange, à l'E. le Salouen et l'Iraouaddy ; à l'O. le Godavery et la Krichna. On y trouve l'île Ceylan, ainsi que les îles Andaman et Nicobar.

BENGAZI, autrefois Bérénice, v. de l’État de Tripoli (Barca), sur la côte E. du golfe de la Sidre, à 255 kil. S. O. de Derne ; 5000 hab. Port encombré. Antiquités. Cette v. a été plusieurs fois désolée par peste, notamment en 1858.

BENGUÉLA ou san-felipe, v. d'Afrique, capit. du roy. de Benguéla, par 11° 10' long. E., 12° 28' lat. S., sur l'Atlantique, dans la baie de Las Vacas. Mouillage commode. Air très-malsain. Lieu d'exil pour les criminels portugais. A 20 kil. de là, riche mine de salpêtre. — Le roy. de Benguéla, sur la côte occidentale d'Afrique, s'étend au S. de l'Angola, de 10° 30' à